6 Aout 2019. Tirana
23,5° à 9 H
Une mauvaise nuit à cause des concertos canins une bonne partie de la nuit!
Nous partons tôt pour Elbasan que, à notre grand regret, nous ne pourrons pas visiter: impossible de se garer dans un rayon de 3kms autour du centre.
Depuis Lin, nous suivons une voie ferrée toute rouillée et aux installations bien délabrées. Nous la remarquons d’autant plus que c’est la première que nous voyons depuis notre entrée en Albanie. Fonctionne-t-elle toujours ? Pourquoi est-elle si délabrée ? …Nous avons eu les réponses le soir même en regardant l’émission « Des trains pas comme les autres : Albanie ». Décourageant !
A notre grande stupeur, un étal de fruits et légumes est installé sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute qui conduit à Tirana !
Trouver l’hôtel Baron à Tirana a été épique ! Le GPS nous emmène à proximité et soudain perd le point ! Pas de panneau indicateur de cette hôtel ! J’essaie avec le smartphone….Nous virons et tournons autour du lieu. En plus, il y a le feu vers la station service.. Et là soudain, à travers l’écran de fumée …Un porche métallique…Hôtel Baron !
L’accueil a été top, rassurant…Le feu va finir… Enfin… Il est à coté de nous, et tout proche de la station service où trônent de gigantesques bonbonnes de gaz.
L’hôtesse s’empresse de nous indiquer, plan à l’appui, toutes les visites possibles à Tirana. Quand je lui demande où se situe le Blloku, le quartier qui abritait pendant 30 ans l’élite politique et était complètement fermé à la population, la jeune femme a eu un mouvement de recul et de frayeur ! Elle n’était pourtant pas née à la chute de la dictature. Gentiment, je lui explique que je comprends sa peur et souhaite juste qu’elle me le montre du bout de son stylo sur la carte ! Ceci en dit long sur ce qu’ont vécu les Albanais et sur l’histoire des familles.
Après 4,7 km de marche à pied, nous voici en plein centre de Tirana la ville colorée. La grande mosquée est fermée pour travaux, l’autre aussi.
L’Opéra héberge une exposition Léonard de Vinci. Au fronton, du musée national d’histoire, une belle mosaïque représente l’élan du peuple albanais vers son indépendance et son identité. Commandée par Enver Hoxha, elle est l’oeuvre la plus célèbre de la période communiste albanaise.
Nous escaladons la tour de l’horloge pour un beau tour d’horizon de la ville, de ses places et de ses façades colorées.
La tristement célèbre maison des feuilles, QG de la terrible Sigurimi, nous attend. Durant la période communiste, la Sigurimi a organisé l’espionnage des citoyens albanais. La technique reposait sur le « renseignement humain » : délation, chantage, tortures, écoutes… Au fil des salles sont présentés tous les matériels performants de l’époque pour les enregistrements, écoutes à distance, interception du courrier, photographie… La maison de feuilles dirigeait 26 centres régionaux. Très peu d’agents suffisaient à surveiller, questionner, terroriser l’ensemble de la population.
A la maison des feuilles, les caméras suivent le visiteur à chaque instant, les photos sont interdites… Pourtant…En jouant sur l’angle mort…
Le retour à l’hôtel se fera en bus. Reste à deviner où est l’arrêt …Rappelez vous aucun ne sont matérialisés ! Y compris à Tirana ! Après bien des questionnements, nous grimpons à bord d’un bus, indiquons notre arrêt de descente au caissier qui gentiment, à chaque arrêt, nous dit « pas encore » en français. Et voilà que je le stupéfie ! … Voilà la station service ! On descend là ! Selon lui c’est la 1ère fois qu’un touriste trouve l’arrêt seul !
7 aout 2019. Tirana
Journée entière à Tirana la colorée, la moderne l’ancienne, la guerrière, la patriote ! Tirana est très contrastée. Pour mieux nous séduire. En plein centre-ville les immeubles modernes avoisinent les immeubles en ruine. La richesse côtoie l’externe pauvreté. Nous commençons par le beau marché Pazari I Ri, puis traversons les maisons ottomanes Toptani, rejoignons le parc Rinia tout en travaux, le Blloku, quartier qui était réservé à l’élite politique, interdit à la population et hautement gardé. Il est encore bien garni de caméras et gardes en tout genre! Ce n’est pourtant pas là que je me ferais rappeler à l’ordre mais dans la cathédrale S-T Paul où j’ai osé une photo!
Près du Parc Rinia, le long de la rue Myslym Shyri et dans le quartier alentour, dans les renfoncements de portes et les descentes d’escaliers, des personnes âgées vendent des fruits ou des légumes. Le quartier abrite des bidonvilles. Nous sommes loin du luxe du quartier Toptani !
La pyramide est en ruine, alors qu’elle était un centre culturel international, tout comme l’étrange monument tout proche… En hommage à des martyrs… Mais lesquels ???
Nous assistons à une drôle de scène. Deux touristes se sont assis sur un banc à l’ombre des feuillus…Un homme âgé arrive et leur fait signe de partir… Les touristes ne bougent pas. L’homme insiste gentiment mais fermement… Les touristes s’étonnent. Echange… Puis ils suivent l’homme sur un autre banc… Nous contournons le lieu pour essayer de comprendre et là…Bien cachée derrière la haie… Une guérite avec un militaire armé !
« Si un Albanais te dis de faire quelque chose, obéis. Si tu ne sais pas pourquoi lui le sait !
Retour au vieux pont des tanneurs, un des rares vestiges de la période ottomane restant à Tirana, et déjeuner copieux sous les arbres à proximité avant de repartir dans la ville.
Tirana, pour une capitale, nous a semblé paisible, calme, agréable à parcourir à pied.
De nouveau nous prenons un bus pour rentrer à l’Hotel Baron. « Ah Français ! Bonjour ! » Eh oui, nous retrouvons le même caissier à bord du bus…Qui se met à raconter à tous les passagers que…nous sommes capable de trouver notre arrêt de descente ! Il est jovial et enjoué. Et peut être bien qu’il a ouvert des paris avec les passagers : les Français trouveront-ils leur arrêt ? Quand je l’indique, c’est une explosion de joie sur son visage et dans le bus… Donc il y avait sûrement pari ! Il nous donne une énorme accolade à la descente et nous gratifie d’un « Français ! Bravo ! Orevoir ! » Tonitruant.
En guise de devoir du soir, nous cherchons une route à peu près roulante pour Fierzë sans passer par le Kosovo…Pas simple du tout ! D’autant que notre amie Sonja vient de nous adresser un message nous exhortant à la prudence : 2 touristes suisses ont été assassinés à la frontière du Kosovo… Sonja , on t’a promis de ne pas mettre les roues au Kosovo et on tiendra promesse…Même si çà nous complique singulièrement la route !
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