La carte du périple.
La carte du périple.
Le 23 mai 2014, C’est enfin l’heure du départ ! Nous avons rejoint Marie-Pierre au multi-services de St Georges (47) pour la première étape de ce voyage. Effectivement, ce n’est pas la route la plus courte pour rejoindre le Portugal mais nous avions envie de partager un moment avec notre amie ! Alors…çà ne se discute même pas. Grâce à elle, nous avons échangé avec un Portugais qui rentrait tout juste du Portugal. Nous avons tenté d’éclaircir les infos contradictoires sur le paiement des autoroutes portugaises « automatiques ». D’un côté, les guides touristiques nous disent de louer un boitier de télépayage à la frontière ou à la poste, de l’autre, que notre plaque d’immatriculation sera photographiée à la frontière et l’empreinte de la CB prise pour paiement automatique. Notre Portugais est formel : la deuxième info est la bonne.
Le lendemain, 24 mai 2014, nous quittons notre amie très tôt et atteignons Léon, en Espagne, au bout d’une longue route. Nous serons accueillis par une cigogne au nid et visiterons l’église du quartier pour se dégourdir un peu les jambes. La première chose qui frappe est le côté rococo de l’architecture. C’est clair : style baroque ! La seconde est l’expression de douleur intense sur le visage des statues !
Les supporters d’un match de foot créeront de l’animation jusque fort tard dans la nuit. Pour autant, nous serons les premiers à partir aux premières heures du jour.
L’autovia est longue est monotone jusqu’en Galice ! Ce 25 mai 2014, nous avalons les kms….Jusqu’au moment où…Le GPS propose une alternative qui nous ferait gagner 40 minutes ! On prend c’est évident !
Soudain…Une bonne demie-heure après… le GPS se « réveille » et nous informe : « vous avez un péage sur votre route. Souhaitez vous l’inclure au parcours ? »…Stupeur !…Jean-Paul prend la première sortie et nous faisons le point carte en main. Nous sommes sur une autovia espagnole donc gratuite ; le péage ne peut être que du côté portugais ; la frontière est à 50 Km environ ; L’autoroute portugaise est très chère …Et puis…On voit quoi du pays sur une autoroute ? Nada !
Reprogrammation du GPS et…retour sur nos kms ! Tu parles d’un gain de temps !!! Ce soir, c’est clair, je « trifouille » les entrailles du GPS pour lui interdire de proposer des routes payantes !…
Du coup, nous restons vigilants tout le long du trajet.
Voici la frontière ! Selon les indications de « notre » Portugais, nous devons prendre une file « étranger », aller à une boutique et accomplir les formalités pour le paiement des autoroutes et rocades. Sauf que…à part un panneau carré indiquant « Portugal », il y a …NADA ! Pas de file spéciale et d’ailleurs…Pas de file du tout ! Juste notre route qui continue, normale, banale…Pas de boutique particulière…Et si on se fait prendre sur une route « automatica », c’est l’amende assurée. Çà commence bien le Portugal !
Nous nous garons sur le parking permettant le stationnement nocturne à Viana do Castelo, proche de la ville historique et du pont Eiffel.
Viana est à la fois un port de pêche et un port de plaisance. Le centre ancien regorge de palais et de vieilles demeures parées d’azulezos, ces céramiques typiques jaune et bleu.
Alfonse III a créé la ville en 1258 par regroupement des petits bourgs alentours. Du XV° auXVIII° siècle, les pêcheurs de Viana partent pêcher la morue au large de Terre-Neuve, tandis que les navigateurs commercent. Toutes ces activités passées marquent la ville : ici, une statue portant un caravelle, là une riche maison d’armateur…
Santa Luzia, du haut de son belvédère, nous nargue.
Nous cherchons et finissons par trouver le funiculaire ! Quel moment ! C’est le plus long du pays. Il s’élève de 160 mètres sur un parcours de 650 mètres ! Çà grimpe dur !!! Quelle vue époustouflante en haut. Dans la basilique, une messe est en cours. Nous faisons discrètement une photo et quittons l’office. Tiens…Un marchand du temple ?…Non ! Un étal de produits typiques : chorizo doux et fort, jambons secs, saucisses qui ressemblent à des figattelus, cerises. Nous nous laissons convaincre par la gentillesse du vendeur et rejoignons le camping-car chargés de chorizo et cerises… Illico, je trifouille les entrailles du GPS un œil sur le parking.
PFF… Re Pffff…« Tu crois qu’on passe la nuit là ? Il n’y a plus que 2 camping-cars étrangers, le portugais vient de partir. Çà tourne pas mal ! Les voitures nous frôlent. » Jean-Paul tente de négocier …Je reste intraitable : « JP, ce plan je ne le sens pas ! Des couples viennent en voiture, restent dedans malgré le soleil et repartent au bout de 20 minutes ! Je le sens pas du tout! » Depuis le temps que nous bivouaquons un peu partout, que nous voyageons hors sentiers battus, Jean-Paul fait confiance à mon instinct. Nous plions tout et décampons pour rejoindre notre étape du lendemain : Braga.
Album photos. Viana do Castello. Cliquez ci-dessous :
Après la traversée d’une forêt d’eucalyptus impressionnants par leur hauteur et leur taille, nous nous installons au camp municipal de Braga. Un brin vétuste, ce camping est proche de la ville historique et l’accueil est sympathique.
En guise de réveil matin, le champ des tourterelles…C’est mieux que le parking de Viana !
Fondée par la tribu des Celtes des Bràcaros, la ville sera la capitale de la Galice à l’époque romaine. Encore aujourd’hui, elle fête, pendant une semaine, la Braga Romana. Chacun se déguise en romain et des échoppes s’installent dans les rues piétonnes.
Les Suèves s’emparent de Braga au V° siècle et en font le cœur du royaume des Wisigoths. Braga sera ensuite occupée par les Musulmans puis redeviendra chrétienne en 1040. Henri de Bourgogne lui redonne alors son rang de capitale du christianisme et fait bâtir la Sé, autrement dit la cathédrale. Les archevêques gouvernent la ville depuis le palais épiscopal. Au XVI° siècle, l’archevêque Diego de Sousa décide d’embellir la ville et créée des places avec des fontaines, des hôpitaux, transforme les églises et les palais. Enfin, au XVIII° siècle, André Soares, architecte de renom, achève l’embellissement de Braga…Enfin…Avec son style bien particulier : la rocaille ! Pas sûr que nous ayons les mêmes goûts !
De bon matin, nous prenons le bus puis le funiculaire pour rejoindre la via sacra et l’igreja (l’église) de Bom Jesus. A mi-course, au moment du croisement des cabines, le funiculaire stoppe brutalement !…Allons bon : une panne ?…çà tient bien ?…Il y a quoi comme sécurité ?…En fait, le conducteur de notre cabine discute tranquillement avec celui de l’autre…Notre panne est…Un besoin impérieux de commenter je ne sais quoi avec le collègue !!! Et le papotage dure…5 bonnes minutes !
Sur l’esplanade, nous découvrons une grotte de la dévotion style rocaille (!!!), l’église, présentée comme la réalisation la plus extravagante du baroque portugais, et un gigantesque escalier à double rampe, orné de statues et de fontaines. Présenté comme le grimpe-vers-dieu les plus exubérant du Portugal, il a été construit en 1723, en 88 ans et compte 600 marches.
Tiens…une balance ! Précise, elle indique, pour les hommes comme pour les femmes, le poids idéal en fonction de la taille et de la tranche d’âge. Bien vu !…sauf qu’elle ne sert pas uniquement à se peser ! Elle va de paire avec la montée des marches de l’escalier ! L’ascension de ce dernier est ponctué de stations, comme un chemin de croix. Le pèlerin monte, à genoux, d’abord l’escalier des cinq sens, où il fait le vœu de renoncer aux plaisirs terrestres. Sur la première volée, se trouve la fontaine de la vue, sur la seconde, celle de l’ouie avec la statue du roi David, sur la troisième, la fontaine de l’odorat avec les statues de Noé et Sulamite, sur la quatrième, la fontaine du goût et sur la cinquième, la fontaine du toucher, avec les statues de Salomon et Isaac.
Ensuite, le pèlerin prend, toujours à genoux, l’escalier des trois-vertus qui l’incite à acquérir les vertus théologiales : foi, espérance, charité.
Au terme du trajet, toujours à genoux, le pèlerin achète son pesant de cierges, d’où la balance anti-triche, et ensuite seulement pénètre dans l’église néo-classique.
Faut être convaincu ! D’autant que les pavés qui recouvrent les marches d’escalier et l’esplanade sont pointus à souhait !!!
Nous nous sommes contenté de descendre l’escalier…évidemment sur nos…Pieds !
Une curieuse maison couverte de moucharabiehs attire notre attention : la casa dos crivos. Construite au XVII-XVIII°, elle est typique des maisons qui rappellent l’Afrique du Nord. Les jalousies étaient imposées par une mentalité religieuse stricte : les femmes pouvaient regarder la rue mais…sans être vues ! Comme quoi !
De l’Igreja Santa Cruz au Palacio do Raio, en passant par l’Igreja do Populo et l’antigo paço episcopal et son jardin, nous atteignons la Sé ! Hérissée de pinacles à l’extérieur, elle est austère à l’intérieur, si ce n’est l’orgue double aux tuyaux « en chamade ». Sa charpente est bien visible. Par endroit, un plafond peint recouvre les poutres, notamment sous l’orgue et dans le cœur. Attention : photo interdite !!! Un cerbère monte la garde..Et il n’est pas commode !…Du coup, avec un plaisir évident et non dissimulé…Nous avons pris 3 photos !!!
Nos premières impressions : beaucoup d’églises de style baroque rococo, des statuts de saints présentant toutes les mimiques de la douleur, de beaux bâtiments et des immeubles dans un état de délabrement avancé…La gentillesse des portugais qui trouvent toujours un mot de français pour nous renseigner.
Ces impressions se confirmeront-elles au fil des jours ?
La rencontre de Braga : François !
François est arrivé sur son vélo tractant une remorque. Il était accompagné d’une femme plus jeune que lui, elle aussi en vélo. François est âgé de…78 ans ! A la suite de deux AVC, il a enfourché le vélo et depuis parcours les route seul ou en compagnie de cyclistes rencontrés lors de ses périples. Sa remorque pèse 60 kg. Il vient de pédaler pendant plus de 5 000km ! Nous avons discuté un bon moment dans la bonne humeur. Rendez-vous est pris pour le festival des aventuriers de Tonnay-Charente mi octobre ! François est en effet « voisin » : il habite Royan. Et pour fêter notre rencontre, j’apporte le champagne ! Bonne route François !
Demain : monastère de Tibaés et Guimaraés.
Album photos. Braga. Cliquez ci-dessous :
L’heure : une heure de moins qu’en France hiver comme été !
Le coq est omni présent ! Il est décliné sous toutes les formes, toutes les couleurs, toutes les tailles. Classique, design, rococco, il orne toute sorte d’objet !
Son histoire : à Barcelos, pour clouer le bec de son juge, un homme, condamné à mort à tort , remarque un coq grillé sur la table de son juge. Bravache, il prédit qu’au moment de son exécution le coq se ranimerait et chanterait lorsqu’il serait pendu. Incroyable ! Au moment de la pendaison, le coq a repris vie et a chanté !
Gustave Eiffel a construit cinq ponts dans la région en plus de celui de Port. Il a cependant pris un super « râteau » ! A Barcelos toujours, un paysan lui prédit que son ouvrage ne résisterait pas aux crues de l’hiver. Eiffel, méprisant, lui rétorque que si le pont s’écroule il se faisait fort de mettre le fleuve dans ses bottes. Les crues ont malheureusement embarqué une partie du pont. Chaque fois que le paysan a croisé Eiffel, il lui a demandé si ses bottes étaient déjà sèches !
La météo : pour le moment, une alternance d’un beau soleil, frais le matin et chaud, voire lourd l’après-midi, à un crachin que jalouserait un breton !
La route : beaucoup de portions en travaux, étroite parfois, sinueuse. De belles forêts d’eucalyptus aussi. Difficile de se retrouver entre les routes « automatiques », les routes à péage « physique », le trop plein d’ indications parfois.
Les prix : très corrects. Tous les produits, de première nécessité, notamment la nourriture sont moins chers qu’en France.
Les marchés : bien achalandés. Beaucoup de bancs de poissons, poulpes, calamars, de viande traitées en salaison, de fruits tel oranges, néfles, cerises très juteuses.
La morue : « bacalhau »
Les Portugais ont 365 manières de la préparer ! Ils ont « le rêve pour vivre et la morue pour survivre ». En fait, la morue n’est autre que du…cabillaud séché ! Elle était pêchée à Terre-Neuve, lors de pêches miraculeuses qui nourrissaient les Portugais au fils des siècles. Ils l’ont élevée au rang de plat national ! Aujourd’hui, les réserves canadiennes sont épuisées ; la morue vient de Norvège !
Pour le moment, nous avons mangé des boulettes de morue grillées : bon, fin en bouche, pas gras du tout.
Le Porto : anglais indéniablement car les compagnies appartiennent aux Anglais. Pour l’instant, nous avons dégusteé du très bon. Rien à voir avec celui vendu en France…Plus cher aussi !
Le vin : nous avons fait confiance à une Mémé épicière qui nous a conseillé le « Adega Grande » et le « Leziria ». L’Adega rouge est tannique, un peu « raide » mais bien acceptable. Le Leziria est en attente de dégustation.
Vinho verde : on en a horreur donc…
Les Portugais : toujours prêts à rendre service mais pas toujours en souriant. Très souvent, ils nous laissent nous empêtrer dans un sabir anglo/italiano/portugais et nous répondent en français, sans accent. Pour le moment, nous nous contentons de « por favor », « abregado » et « bon dia », et utilisons le français.
Impossible de trouver les coordonnées exactes du Monastère de Tibaes ! Nous prenons donc la direction de la bourgade où j’avais vu un panneau indicateur…Le monastère est à 5 Km de Braga ; pourtant nous roulons depuis plus que çà. Renseignement pris, nous sommes presque arrivés !
Le monastère bénédictin a été fondé au XI° siècle, puis modifié du XVII° au XVIII°. Il a été restauré quasi de fond en comble. Une pure folie ! Actuellement, les jardins et le domaine alentour sont en restauration.
Après le cloitre, aux plafonds à caissons de bois et azuleros bien conservés, nous pénétrons dans la féérie de l’église et de la sacristie, puis parcourons les appartements privés du prélat en chef.
Une photo dans le miroir qui permettait aux moines d’ajuster leurs soutanes (coquetterie?) et hop, nous débouchons dans les jardins, grimpons un escalier rococo pour rejoindre une petite chapelle et un lac perdus dans les bois….Histoire de se reposer les yeux !
Album photos. Thibaès. Cliquez ci-dessous :
A Guimaraes , nous nous garons derrière le palais de Ducs de Bragance. Nous pensions passer la nuit sur ce parking…Il est désormais interdit de 21H à 7H ! Nous rejoindrons donc Porto après la visite de la ville.
Guimaraes est l’ancien berceau du royaume ainsi qu’en témoigne son cœur médiéval. Après avoir pris possession du fief de « portugale », Henri de Bourgogne et sa femme Thérésa s’installent dans le château. Vers 1110, nait leur rejeton : Afonso Henriques, futur roi du Portugal.
Guimaraes est classée au patrimoine mondial de l’Unesco… Bof ! Est-ce parce nos yeux étaient fatigués par Tibaes ? Est-ce parce que nous comparons avec Pérouges ? Nous avons trouvé la réputation de Guimaraés surfaite.
Nous reprenons la route pour rejoindre le camping Orbitur Madalena à Vila Nova de Gaia, toute proche de Porto. Comme à l’accoutumée, nous « interdisons » au GPS de prendre les routes payantes. Sur la rocade de Porto…Bingo !…Fais comme des rats !…Pris dans la nasse !… Nous voici face à un portique de péage ! Impossible de faire demi-tour ! Il faut avancer ! Le portique est équipé d’une caméra et ne délivre aucun ticket. Ce qui nous attend en sortie ? Des ennuis ! Il faut obligatoirement un télépéage !!! Sinon : amende !!!
La mort dans l’âme, nous nous arrêtons sur l’aire de service et cherchons une astuce auprès de l’employée de la station service. Sauf qu’elle parle portugais, uniquement portugais et…Pas nous ! Serviable, elle appelle une collègue à la rescousse. Cette dernière nous rassure. Nous pourrons quitter la rocade et, dans les 5 jours, nous rendre chez CTT (la poste portugaise) pour régularisation. OUF ! Lorsque nous quittons la station en sa compagnie, elle nous souffle : « si vous ne faites rien, peut être personne ne vous trouvera ». Ah !?!?…
A la sortie de la rocade, aucun dispositif de détection, aucun portique …Donc…Comment les « autorités » vont-elles savoir la portion prise pour la régularisation ?
Nous arrivons au camp et demandons à l’hôtesse qui nous indique de nous rendre à la Police…pour régulariser !
Pour le moment : APERO !!! Nous allons dormir dessus et nous aviserons demain !
Album photos. Guimaraès. Cliquez ci-dessous :
Au fait : au Portugal, il est une heure de moins qu’en France, hiver comme été ! Après le déluge de pluie de la nuit, le ciel se calme et le soleil réapparait. C’est par le bus que nous rejoignons Porto. Autant dire qu’il vaut mieux avoir digéré le petit déjeuner avant de monter à bord. Le bus bringuebale sur les pavés, se faufile dans de minuscules rues à vive allure, accélère brutalement et freine…Tout aussi brusquement ! A plusieurs reprises, nous avons cru que le chauffeur accrocherait l’angle d’un mur ou serait obligé de plier les rétroviseurs pour passer…Même pas ! Quelle dextérité !
Première démarche …Pas la police !…Nous estimons que puisque nous n’avons trouvé aucune gare de sortie sur notre parcours, nous ne devons rien payer ! L’hôtesse de l’office de tourisme, mitoyen avec la police, nous confirme qu’il n’existe pas de péage urbain autour de Porto, et de Lisbonne. De plus, elle nous fournit la liste des autoroutes « automatiques », celles où le télépéage est obligatoire sous peine d’amende. Comme çà, on les évitera.
Porto est très vallonnée. Nous avons passé la journée à monter raide ou descendre de façon abrupte ! La ville est plaisante, toute en contrastes : colorée sur les quais, joliment rénovée ici, et, absolument délabrée là.
Par exemple, la Sé (cathédrale) tant vantée. A l’extérieur, les azulejos du cloitre sont restaurés, l’esplanade refaite entièrement ainsi que les murs de la cathédrale. A l’intérieur…Alors que nous étions vers le choeur, silencieux pour respecter le recueillement de deux dames, qui semblaient en prière, l’une d’elle dit : « Au lieu de passer leur temps à genoux à prier, ils feraient mieux de faire la poussière et de passer le plumeau ! Ce « truc » ne vaut pas la peine d’une photo tellement il est crasseux ! » Nos deux dames n’étaient autre que des Françaises outrées par la négligence à l’intérieur de la cathédrale ! Nous partageons leur analyse hélas ! Tous les décors baroques sont recouverts d’une épaisse gangue de poussière !
Un peu d’histoire : à l’époque romaine, existaient deux villes, chacune d’un côté du Douro, le fleuve qui baigne Porto. Les Maures, en 711, unifient les deux et créent Porto, qui deviendra catholique en 870. Très vite, son importance commerciale est indéniable. La ville développe les chantiers navals, se remplit de soldats. La population se prive pour nourrir tout ce monde là d’autant que les bœufs sont réquisitionnés. Elle en est réduite à manger les abats, d’où le surnom de « tripeiros » (mangeurs de tripes) et la création de la spécialité locale : les tripes à la mode de Porto !
Vers 1700, les vins de Porto sont principalement exportés vers l’Angleterre. De ce fait, très vite, les Britanniques achètent les vignes, créent des compagnies viticoles, contrôlent la production du vin à leur avantage. La réglementation est tellement sévère qu’elle génère une émeute : la révolte des ivrognes !
Ceci explique, en partie, l’anglicisme des termes liés au porto. Il convient aussi de se rappeler que le roi d’Angleterre avait mis l’embargo sur les vins français au XVII° siècle. Les Anglais se sont donc rabattus sur le Porto, d’où les qualificatifs anglais : dry, tawny, late bottled vintage…
Après avoir admiré la salle des pas perdus de la gare de Sao Bento, couverte d’Azulejos, parcourus mille et une rues le nez en l’air, traversé le pont Eiffel, une dégustation de porto est la bienvenue ! Nos critères : une cave ancienne, authentique autant que possible, pas trop de cars de touristes, une visite en français et un accueil sympa…Nous optons pour la cave Graham’s datant de 1820. Mais avant…çà se mérite ! Notre cave ne se situe pas en bord de Douro comme les autres, mais sur la colline ! Quelle grimpette ! On n’en voyait pas le bout !!!
Nous apprenons que les vignobles sont situés dans la haute vallée du Douro. Ils s’étagent en terrasses si étroites que seule une rangée de cep tient. Impossible de travailler mécaniquement ! De même de foulage des grappes se fait essentiellement à jambes d’hommes pour éviter d’écraser les pépins de raisin qui donneraient de l’amertume au vin. Cependant, un fouloir est en test. Il reproduit par des sortes de « pistons » la pression des pieds d’un homme de 80 kg. Les vignobles du Douro sont dit stressés : très froids l’hiver, très chauds l’été, poussant sur un sol aride et caillouteux. Pour avoir les nutriments nécessaires, les racines des ceps s’enfoncent à plus de 40 mètres dans la terre.
Le porto est un assemblage de quatre cépages : rouge pour le porto rouge et blanc pour le porto blanc….Pan sur le bec !…Encore une fausse information dans nos esprits : le porto blanc n’est pas blanc à cause de son très grand âge mais à cause des raisins blancs qui servent à le réaliser !
Selon, la qualité recherchée, le jus est vieilli en petits tonneaux, en barriques ou en foudres, pendant un nombre d’années différent aussi. Le précieux liquide s’évapore de 2% chaque année : la part des anges.
Graham’s est une compagnie appartenant à la même famille depuis l’origine ; les employés, l’oenologue travaillent en son sein de génération en génération : une vraie dynastie familiale ! Graham’s est aussi le fournisseur officiel de la cour d’Angleterre.
N’étant pas amatrice de Porto, je peux cependant vous dire que nous sommes tombés sur…Du bon ! De l’excellent même ! Rien à voir avec ce que nous connaissons chez nous : ce porto liquoreux et très sucré. Quelle merveille la dégustation !
Le temps de faire quelques courses dans une minuscule épicerie, tenue par une vraie Mémé, trop heureuse de discuter avec des français, de promouvoir un vin portugais que nous finirons par acheter (bien bon au demeurant), nous voici dans le bus de retour.
Au camping, l’hôtesse a dit de descendre à « Madalena » . C’est le terminus de la ligne. Jean-Paul a cependant un doute lorsque le bus passe vers les campings. Je reste ferme : « elle nous a dit Madalena et il n’y a pas qu’un seul camping ». Le chauffeur nous jette un coup d’oeil de temps autre dans le retro…Terminus !…Euh…çà ne ressemble pas à ce matin…C’est où le camping ?
Le chauffeur, questionné, se prend la tête à deux mains, se lamente prenant la « santa madona » à témoin. On peut peut être aller à pied ?…Re-incantations ! Il nous fait signe de grimper à bord. Nous obtempérons en pensant qu’il va nous montrer une carte …Pas du tout ! Il débraie son système d’identification, nous ordonne de nous assoir et…Fonce pied au plancher à travers les petites ruelles pour…Nous déposer…Devant le camping ! Et repartir tout aussi à fond vers son terminus !!!
Eh oui ! Cette fois, nous avons fait fort avec les transports en commun : détournement de bus à notre seul avantage !!!
Album photos. porto. Cliquez ci-dessous :
Nous quittons Porto sous un beau soleil. Très rapidement, la route s’élève à travers pour grimper à 895 mètres d’altitude. Les pentes sont de l’ordre de 8% ! Nous atteignons Amarante. Le GPS veut que nous empruntions une voie étroite…Méfiance ! Et bien nous en a pris…La rue débouche sur un pont, puis tourne quasi à angle droit ! Elle est interdite aux véhicules dont la longueur dépasse 5,50métres. L’Exsis est à …5,45 !
Amarante est située dans le Tras-os-Montès, région « montagneuse » et vinicole. Elle compte plusieurs maisons du XVII ° siècle, un magnifique pont dédié à Sao Gonçalo, le saint patron et une église étonnante puisque recouverte de tuiles. Jean-Paul ira même essayer le confessionnal, c’est vous dire !
Sao Gonçalo est le saint de vieilles filles. Pour trouver un mari, il leur suffit de le prier !
Après un achat de confiseries à la Confeira da Ponte, nous roulons vers Vila Réal et le Solar de Mateus.
Le Solar est une sorte de maison noble, un manoir. Les propriétaires en héritaient selon une sorte de droit d’ainesse. Obligation leur était faite de faire prospérer le domaine soit par mariage, soit par les affaires.
Le Solar de Mateus date du XVIII° siècle. Il est de style baroque et appartient aux Albuquerque, une des plus anciennes familles du pays. C’est un domaine vinicole réputé. La maisons a subi plusieurs transformations, certaines lui adjoignant des jardins à la française, copie de ceux de Versailles…En taille bonsais !
Nous sommes déçus par la visite de la maison ! Elle ne vaut pas le prix demandé ! Beaucoup de pièces sont fermées car habitées par le propriétaire et la guide…PFFF…Service minimum !
Nous nous installons au camping pour la nuit. J’espérais une connexion wifi…Elle n’a pas voulu de mes Apple !!! Nous avons enfin pu manger dehors. Les pâtisseries d’Amarante étaient un pur régal ! Goût de nèfle/girofle, abricot/rhubarbe, chocolat noir/coco, œufs au sucre…
Album photos. Amarante. Vila Real. Cliquez ci-dessous :
Hier soir, en préparant l’itinéraire, le GPS n’a trouvé aucune route « gratuite » nous permettant de rejoindre Viseu. Carte en main, j’ai tenté plusieurs hypothèses. Rien à faire…Il doit y avoir un gabarit, ou plusieurs, quelque part sur une des routes complètement incompatible avec notre véhicule. De plus, le temps de trajet est triple par rapport à l’autoroute. Nous optons donc pour cette solution et nous renseignons auprès de la patronne du camping. Elle insiste fortement, voire très fortement : « c’est une « automatica ». Il faudra vite aller payer le trajet à la poste de Viseu. N’oubliez pas ! Sinon…La Police…Amende ! Grosses amende ! »
Nous roulons à travers le Haut Douro, région où pousse le raisin pour le porto ! Les vignes ne sont qu’escaliers, pentes abruptes et cailloux ! Elles couvrent toutes les collines autour de nous. Nous vous mettons un cliché pris en roulant : il rend mal ce que nous avons vu, hélas.
Viseu…Clin d’oeil sur le parking !…
Nous fonçons, c’est le terme exact, à la Poste…Cerrada !… ?!?!…On fait comment nous ? La poste est fermée tout le week end !!!! Nous filons ventre à terre à l’office du tourisme et arrivons à bout de souffle : çà grimpe dur !!! L’hôtesse nous explique qu’il est impossible de payer de suite… ?!?!…En effet, le parcours enregistré par les nombreux portiques, hérissés de caméras, ne sera disponible que sous minimum 3 jours ouvrables ! Elle s’étonne de notre inquiétude et nous lui expliquons que nous souhaitons éviter l’amende. Elle retient un sourire…La police ne verbalise pas à la place de la société privée qui gère l’autoroute. Nous recevrons au pire un courrier à notre domicile nous demandant de payer nos trajets, si nous n’avons pas régularisé trois jours avant de quitter le Portugal. Elle nous remet une plaquette explicative. Encore une information contradictoire donc…Nous verrons bien !
Viseu fêtait les arts ! Nous découvrons des flash mob curieuses au fils des rues. Ici, une dame créée des chapeaux étonnants avec des protections de cagettes et tout de sorte d’objets de récupération. Le marché est étonnant tout en rondeurs à l’étage, tout dédié aux producteurs locaux au rez-de chaussée.
Sans états d’âme, nous reprenons l’automatica pour rejoindre Aveiro. Ancien port de pêche, Aveiro est très touristique. Là aussi, Eiffel a sévit en construisant le marché aux poissons. La spécialité d’Aveiro est l’ovos moles (œufs mous), vendu en petits barils. La recette ? Prennez un kilo de sucre et battez le avec…60 jaunes d’oeufs !!! Pas un de moins ! Un véritable péril jaune…que nous achetons bien sûr !
Nous découvrirons Aveiro à bord d’un moliceiros. Il s’agit d’une barque traditionnelle qui permettait de recueillir le moliço, une algue qui pousse dans la lagune et sert à fertiliser les sols. Ces bateaux à fond plat et proue en forme de demi-lune sont ornés de quatre peintures, représentant souvent des scènes satiriques ou égrillardes…Notre « capitaine » est parfois obligé de jouer de la corne de brume avant de s’engager sous les ponts très bas et étroits…
Aveiro récolte aussi le sel dans sa saline. Nous la parcourons…le vent est fort aujourd’hui ; la fleur de sel se forme et les paludiers sont au travail…
Album photos. Viseu. Aveiro. Cliquez ci-dessous :
Quelle nuit ! La fièvre du samedi soir !!! Dès 2 heures du matin, impossible de fermer l’oeil sur l’aire de stationnement. La distraction de la jeunesse portugaise de Aveiro doit être pourrir les nuits des camping-caristes ! Moteurs à fond, voix tonitruantes jusqu’à un karaoké à 4 heures du matin, tout autoradio hurlant et « greluches » piaillantes !
Se préparer et partir pour Figuera da Fos ? Un peu tôt quand même pour profiter du paysage….
Autant dire que ce n’était pas le jour à me casser les pieds ! Le GPS ouvre le bal !!! Il ne trouve aucune route gratuite entre Aveiro et Figuera alors que moi j’ai une belle N 111 !!! On va se passer de lui ,c’est clair !
La route est belle, hyper roulante. Nous longeons, d’après la carte, un cordon de dunes. Allons voir…
A Tocha, nous bifurquons en direction du Lago de Vela et de la pinède. La route est étroite et « tape » un peu. Par contre, les pins sont de toute beauté. Nous arrivons au bord du lac couvert de nénuphars. Nous nous garons sur un parking pour les pêcheurs où il aurait été vraiment très bon de passer la nuit. Quelle sérénité au bord de ce lac dans la pinède !
Amis camping-caristes : pas de point GPS de cet endroit. Il vous faudra le chercher et le garder secret pour lui conserver tout son charme…
Figuera da Fos sera l’occasion de tremper les pieds dans l’océan. Il est froid encore ! A part çà…Bof ! Une caserne des pompiers étrange, quelques beaux bâtiments de style Art Déco…Au marché, nous achetons deux poissons « rouges » dont nous ne comprenons pas le nom. La poissonnière indique qu’il faut les cuire à la plancha, en crapaudine, rapidement de chaque côté. En effet, ils seront vite cuits ; la chair est ferme, dense, le goût délicat, un peu comme une langouste.
A Coimbra, le parking à camping-cars est envahi par des camping-caristes portugais, installés comme au camping : auvents ouverts, haubanés, tables, transats et barbecues déballés, raccordés sur l’électricité… Curieux …Pas question pour moi de dormir ici ! Niet catégorique !!! D’autant que c’est concerto de chiens ! Ils me veulent quoi ceux-là ???
Lassés des églises, nous optons pour la visite de la vieille université, que nous rejoindrons par une grimpette terrible le long de ruelles pavées. Le soleil tape fort aujourd’hui !
L’université a été créée en 1290, à Lisbonne, par Dinis 1er. Elle déménagera à Coimbra en 1308 ; elle sera finalement installée, en 1537, dans l’ancien palais royal. Elle restera la seule université du pays jusqu’en 1911 et jouera un rôle important lors de la révolution des oeillets en 1974.
La bibliothèque Joanina est époustouflante ! Elle abrite 300 000 livres dont les plus anciens datent du XVI° siècle. L’intérieur est un summum du baroque avec des rayonnages en bois sculptés, des plafonds en trompe l’oeil, des escaliers camouflés permettant l’accès aux mezzanines et des échelles pour atteindre le haut des rayons cachées dans les montants de ces derniers.
La température est de 18 à 19°, hiver comme été, et l’hygrométrie de 60% ! Y compris le nombre de personnes présentes au même moment dans le lieu est sévèrement contrôlé…Donc…Photo interdite !…Fallait pas me mettre en rogne avec une mauvaise nuit !…Où sont les caméras ?…Ici…Donc là : je suis hors champ ! Et la cerbère ? Occupée ailleurs…Clic !
Idem pour la chapelle ! C’était même plus facile puisque le cerbère est sorti de la pièce 3 minutes ! Çà lui apprendra à bosser à celui-là !
Nous nous glissons aussi dans les cachots réservés aux étudiants ! Pas une seule fenêtre…pas de lumière du tout ! Il valait mieux filer droit ici ! Encore une photo pour la peine !!!
Nous rejoignons le camping de Coimbra. Le wifi est au top ! Le camp aussi ! Des coins barbecues/cuisines avec hottes filtrantes sont à disposition des campeurs ! Je vais me laver la tête avec délectation !!! Parce que côté couleur flamboyante et jolis cheveux…Aïe!!! Entre les embruns, le vent desséchant, l’eau dure et le crachin, faut voir les dégâts !!! Heureusement que j’ai tout un arsenal de soins : masque à l’argan, protéines de soie, soins repigmentants, voile protecteur solaire…Si rien n’y fait, ce sera chignon ou chapeau le reste du voyage…Enfin, vu le vent…Ce sera chignon !
Le moustique sévit aussi depuis Aveiro ! Le portugais est débonnaire, un peu molasson…Il tourne, vire, dédaigne sa proie…Bof !…Ce n’est qu’une fois qu’il est bien gavé de votre sang que vous vous rendez compte, mais un peu tard, de son forfait !
Un fin crachin nous accompagne jusqu’à Luso et à la forêt de Buçaco. Quel bel endroit que ce site protégé. L’accès est payant : 7€ pour le camping-car. Si on le demande, on peut être autorisé à passer la nuit sur le site.
Le parc s’étend sur une bonne centaine d’hectares et compte plus de 700 espèces différentes, dont des fougères arbustives ressemblant à des palmiers nains !
La forêt était hantée par des Hermites au Moyen-Age. Elle reviendra à l’évêché de Coimbra au XI° siècle. Une bulle pontificale interdit le site aux femmes en 1622…Il se prend pour qui celui qui bulle ???… Six ans plus tard, les carmes, donc des femmes, le défient et construisent le monastère, plantent des espèces exotiques venues de tous les continents et dressent une muraille dans la forêt !
C’est en 1834 seulement que le domaine reviendra à la Couronne Portugaise et que sera édifié le palace-hôtel.
Nous n’hésiterons à grimper au point culminant de la forêt par un étonnant chemin de croix…45 minutes de marche soutenue pour environ 3 Kms…Quelle vue du sommet ! Je vous mets quelques photos de la statuaire du chemin de croix ! Elles sont prises à travers le grillage qui protège les chapelles. Remarquez le réalisme de l’expression des statues de terre.
Cet après-midi la température est de 30° sous abri…
Album photos. Vela. Figuera de Fos. Coimbra. Cliquez ci-dessous :
En route pour Tomar ! Encore une fois, nous serons piégés par « l’automatica » ! Nous roulions sereins sur une « N », en suivant les panneaux blancs pour Tomar…Inexplicablement, sans qu’aucun panneau ne l’annonce, nous passons sous un portique à caméras de « l’automatica ». Et cette fois, ce n’est pas la faute du GPS ! Le tronçon ne figure pas dans sa cartographie : il est flambant neuf ; l’herbe n’a pas encore poussé sur les talus !
Sur le parking de Tomar, qui voilà ? L’Exsis autrichien!!! Nous engageons la conversation avec les Autrichiens ; eux aussi, on cru avoir trop bu à la vision du nôtre : il y en a si peu en circulation !
Au convento do Christo, Jean-Paul, en tant que « reformados », a droit à une réduction de 50% ! Est-ce ceci qui expliquera son comportement bien étrange pour un anticlérical pur jus ! Il y a déjà eu des alertes quand je l’ai vu agenouillé sur un prie-dieu ou assis dans un confessionnal….
En 1190, c’est à Tomar que Gualdim Pais décidé d’installer la maison mère de l’ordre des Templiers dans la forteresse de Tomar. Dans l’enceinte du château, le couvent du Christ résume cinq siècles d’architecture, depuis la rotonde du XII°, style byzantin, jusqu’au cloitre palladien du XVI°, en passant par la célèbre fenêtre manuèline, dite de Tomar !
Nous errerons dans ce labyrinthe impressionnant, d’enfilades d’interminables couloirs en déambulatoires presque intimes aux couleurs dorées ou roses en fonction de la pierre choisie, en corridors, escaliers dérobés bien étroits, terrasses sur plusieurs niveaux. Les cuisines et la salle à manger sont elles aussi de belles proportions.
Nous resterons bouche bée devant la rotonde des templiers, dans l’église. Elle fait explicitement allusion au St Sépulcre de Jérusalem. La décoration date du début du XVI° siècle. La passion du Christ est représentée sous une sorte de dôme en ogive ; tout est recouvert de fresques, de sculptures très fines qui changent nettement avec tout le baroque rococo que nous avons vu jusqu’à présent.
Au bout de 2 heures de déambulations, nous remarquons un phénomène étrange. Nul de besoin de regarder en direction de la cour pour savoir ce qui se passe…Le reflet dans les fenêtres des divers déambulatoires vous permet de tout espionner sans être vu…Ingéniosité et malice templières…
Mais ??? Jean-Paul, tu es malade ? Observez le…Assis sur un banc de pierre dans une niche dévolue au prélat, les mains ouvertes en offrande….?!?!?…Ou encore…A la fenêtre du passe-plat…. Y’a un truc…Overdose d’église ? Miracle ?
Il est tôt encore pour bivouaquer sur le parking, d’autant qu’il est payant de 8H à 20 H. Nous partons pour Fatima.
Fatima est le « Lourdes » portugais. La vierge est apparue le 13 mai 1917, puis chaque 13 du mois jusqu’en octobre à trois jeunes bergers. Elle leur révèle « le secret de Fatima »…Enfin trois secrets : La révolution bolchevique, le retour au catholicisme de la Russie. …Il en manque un ! Il faudra attendre mai 2000 pour le connaître. Il est contenu dans une lettre qui aurait dû être ouverte en 1960 et qui annonçait l’attentat contre Jean-Paul II en 1981 !
Nous sommes estomaqués par la ferveur des gens, de tout âge, qui parcourent le site à…Genoux ! Y compris la traversée de l’immense esplanade, deux fois plus grande que celle de St Pierre de Rome !
A côté et en face de la basilique ancienne, se dressent la chapelle des Apparitions et l’Igreja Santa Trindad, de construction très moderne ! Santa Trindad est de forme circulaire, blanche et dépouillée. Son diamètre mesure 125 mètres et elle ne repose sur aucun pilier intérieur, mais sur deux poutres gigantesques de plus de 180 mètres de long ! Elle jauge 9 000 places assises. A l’intérieur, nous avons l’impression d’être baignés dans la lumière naturelle…En contre bas, le bassin aux jets d’eau est rempli…D’eau bénite !..Rien que çà !
Tiens, un barbecue !…Des flammes, de la fumée, une odeur…Ben non ! Pas de grillades…D’hydrocarbures ! En fait, il s’agit d’un « brûloir » à cierges. Je reprends l’explication de mon Routard : « Personne ne peut savoir ce que « brûler un cierge » veut dire sans être passé à fatima : ici, les cierges de toutes tailles sont jetés directement dans un brasier : çà va plus vite ! En guise d’ex voto, des membres en cire sont brûlés aussi ! » Véridique !
Il faut dire que chaque 13 du mois, 700 000 pèlerins peuvent être accueillis sur le site et comme chacun achète des boisseaux de cierges, de toute taille, de toute longueur ( nous en avons vu un de 1,50 mètres!) Il faut que çà débite ! Pas question d’attendre que le cierge s’éteigne, il n’y aurait pas la place.
Le stand de vente est en libre service. Il suffit de mettre le prix du ou des cierges dans le tronc. Mais que fait Jean-Paul ?… ?!?!?!…Je n’y crois pas !!!…Il choisit un cierge, un support de cierge et …paie son obole !!!…La preuve en photo !!! …Pas pour le bûler sur site mais pour le ramener à la Croix-Rousse ! Quand je vous dis qu’il a un comportement étrange pour un anticlérical ….A moins que çà ne soit sa qualité de « réformados » qui déclenche çà.
Ce soir, nous sommes face à l’océan à Sao Pedro de Moel. Quelle vue magnifique !
Album photos. Tomar. Fatima. Sao Pedro de Moel. Cliquez ci-dessous :