Albanie. Première approche.

En préambule de ce récit, nous tenons à remercier nos amis :
Sonja Delzongle pour ses conseils sur les Balkans,
Etienne Mackiewicz pour ses conseils de visite.

La préparation du voyage était difficile car il existe peu de document de voyage :
* le guide du «petit futé »
* deux cartes routières
* quelques récits sur internet.

 

L’Albanie est un petit pays situé entre la Macédoine et la Grèce. Elle est l’un des pays les plus pauvre d’Europe. Elle a subi une très dure dictature communiste jusqu’en 1991. Par manque de développement elle souffre de quatre grands problèmes : des routes en mauvais état, un patrimoine mal mis en valeur, des conditions d’hébergements aléatoires et une absence de gestion environnementale !

Le gouvernement lutte avec acharnement contre les trafiquants de drogue, lesquels se sont réfugiés dans les montagnes du Nord-Est. Une voiture arrêtée au milieu de nulle part ? Un homme assis sans troupeau qui regarde la vallée ? Dans ces montagnes, il s’agit souvent de guetteurs. D’ailleurs certaines odeurs émanant de « feux » ne trompent pas. Donc prudence pour les arrêts et les photos !

Le Kanun, droit coutumier datant du XVéme siècle, est encore en vigueur dans certaines régions, même s’il est sévèrement réprimé. La perte d’une vie ne peut être compensée que par la perte d’une autre vie ! Oeil pour oeil, dent pour dent ! Des familles entières ont ainsi été décimées sur plusieurs générations.

Vous ne verrez pas de photos d’Albanais. Beaucoup craignent encore la photographe, réminiscence de la dictature communiste où la Sigurimi sévisait !

 

19 au 21 juillet 2019. Route aller.

19 juillet 2019 : lac du Mont Cenis.

Au départ de Lyon, nous optons pour un bivouac au bord du lac du Mont Cenis ! Hélas, les camping-cars sont très nombreux en cette saison ! Nous apprécions la vivifiante fraîcheur, les sifflements des marmottes, les vaches au champ avec leurs clarines qui résonnent, le chant du coq de la ferme voisine. Malheureusement, le niveau du lac est dramatiquement bas.

20 Juillet 2019. Trieste.

Longue journée de route pour traverser l’Italie du Nord. Quand on travaille, chaque jour de congé compte…Nous voulons profiter au maximum de l’Albanie…Alors pas le choix ! Il faut avaler les kilomètres !

En relevant mes mails, j’apprends que le Ferry sur le lac de Koman est complet pour la date prévue. J’essaie pour le lendemain… Sans succès !…Pour le surlendemain…Idem !

Il ne reste qu’à refaire tout le raodbook en inversant une bonne partie du trajet et recherchant des points de chute ! Voilà de quoi me faire oublier la longueur de cette journée sur autoroute ! Finalement, la réservation est confirmée pour le 10 aout !!! Quand on dit qu’il faut réserver très tôt ce petit ferry du lac de Koman…

En Italie, les prix du gas-oil varient très fortement d’une marque à une autre : de 1,52€ à 1,852 !

Nous voici quelque part au-dessus de Trieste, vers Bazovizza. Tout à l’heure, impossible de rejoindre le spot Park4night à cause de branches basses. Nous venions de traverser San Antonio del Bosco aux rues très étroites lorsque nous avons trouvé un petit parking/coin pique-nique . Nous y sommes donc restés un bon moment à faire le point, chercher…Aller voir à pied…Se dire que finalement…Pour une nuit …Ce n’est pas grave … À force de croiser les données Google Maps et Park4night… On s’est déplacé et là…On est bien ! En pleine nature et surtout à l’air …Malgré les 36,5° ! À la vôtre les amis !

21 juillet 2019. Stolac. Bosnie.

Une nuit très paisible …Rien de tel pour se lever tôt le matin. Nous avons emprunté le réseau secondaire pour parcourir les 47 km de Slovénie qui nous séparaient de la Croatie. Ainsi, nous avons évité la vignette à 15€. Une magnifique autoroute nous a permis de traverser la Croatie, véritable enfer vert à cause d’interminables forêts, d’étendues sans limite de fougères et de garrigues, dieu merci piquetées de gris. Nous vous offrons 2 vues de Croatie qui ont reposé nos yeux de tout ce vert.

   

Nous voici pour l’étape en Bosnie, à Stolac, dans un mini camping, au comité d’accueil en gants blancs. Un jeune chien nous fait des fêtes et ne nous quitte plus.

Une rivière serpente le long du terrain…Propice à un vivifiant bain de pied. La chaleur est encore de 38,5° à 17 h !

Demain nous serons en Albanie à Shkoder.

Coût du gaz oil en Slovénie : 1,24€. En Bosnie : 1,35.

Coût de l’autoroute pour la traversée de la Croatie: 56€.

22 et 23 Juillet 2019. Shkodër

22 juillet 2019. Déjà 33,5° à 9h ce matin lorsque nous quittons Stolac en Bosnie. Nous roulons pendant 4kms sur une route extrêmement étroite, aux bas-côtés non stabilisés, avec des ponts à voie unique… Ce qui devait arrivé est arrivé !!! Face à nous 3 énormes camions-citernes. Chacun s’est serré au mieux de son côté. On plie le rétro…On croise les doigts et…Ça passe !

Plus loin au Monténégro, ce sont les travaux de la route principale qui nous occupent…Enfin…Façon de parler ! Heureusement notre Exsis a une bonne garde au sol et une protection moteur déjà testée en Afrique, en Russie et en Roumanie. Mais, il fait quoi celui-là avec son 4X4 ??? N’importe quoi ! Voilà un gars stoppé net devant une différence de niveau de 3 cm entre le goudron et la route en travaux !!! Pour un peu, on le percutait ! Heureusement que Jean-Paul a été plus attentif que moi. De rage, Jean-Paul le double ! Pas la peine d’avoir un 4X4 pour flipper devant une chaussée défoncée !!!

 

Passage de frontière les doigts dans le nez à Hani i Hotti.

Nous sommes à Shkoder au camping Legjenda pour la nuit.

Malgré les 41,8°, nous avons visité la citadelle Rozafa et la mosquée de plomb. En montant à pied à la citadelle, nous apercevons 2 femmes assises sur le bord du trottoir. Elles ont une attitude curieuse à notre arrivée…Mes voyants d’alerte passent au rouge…Qu’est ce qu’elles combinent ces 2 là ? Elles nous regardent bizarrement. On fait mine de les ignorer. Çà sent l’embrouille…Je garde les yeux derrière la tête…Le temps de voir arriver le caillou qu’elles me lancent aux talons. Je pense aux conseils données par notre amie Sonja Delzongle avant de partir : « ne jamais répondre à la provocation ! Jamais ! Jamais ! Jamais ! » Alors, je me tais et  ne dis rien…Et surtout pas à Jean-Paul…C’était bien la volonté de chercher l’embrouille de leur part à ces 2 « bonnes femmes » !

La citadelle comporte de beaux vestiges. Elle a été au coeur du siège de 1479, prise par l’armée ottomane de Mehmet II. Parmi les ruines, on retrouve le minaret de mosquée octogonal en hauteur mais carré à sa base, la poudrière, le hamman et quelques réservoirs d’eau dont certains non sécurisé.

Après un moment rafraichissant sur la terrasse du bar à la vue panoramique, nous descendons pour visiter la mosquée de plomb. Construite en 1773, elle comporte 18 coupoles et un grand dôme couverts de plomb. Elle reprend le plan de la mosquée du sultan à Istanbul.

L’Albanie est musulmane. La tenue de rigueur pour entrer dans une mosquée est le pantalon pour les hommes, les bras et la tête couverte pour les femmes. Je m’exécute malgré la chaleur !

Admirez ma tenue pour la mosquée par plus de 41° à l’ombre !!! J’aurais même un mot de satisfaction de la part du religieux !

Ce soir, la pluie tombe et la température aussi : 28 « petits » degrés. Nous reviendrons visiter la ville à notre retour. Demain Lezhë, la lagune de Patok et la réserve Kune-Vain-Tale.

23 Juillet 2019. Shkodër :

Eh bien, finalement non ! Pas de route pour aujourd’hui. La chaleur d’hier a eu raison de nous et puis le camping Legjenda de Shkodër est très bien. Nous avons profité de la piscine hier soir vers 23h. Nous y étions seuls!

Ce matin, visite de Shkodër où nous trouvons clairement l’influence ottomane dans certains quartiers.

Il faut prendre un bus, « sur la route, en sortant du camping par le restaurant voisin et en se mettant vers les marches de la montée à l’église de l’autre côté de la rue….De toute façon, il y aura des gens ! » Avec çà comme explication…Car les arrêts de bus ne sont pas matérialisés en Albanie. A quoi bon ? Tout le monde sait où c’est ! Oui…Mais nous, on est juste touristes…

Nous avons réussi le challenge « arrêt de bus » sans trop de mal. Le ticket s’achète à bord et il est préférable d’indiquer à la personne qui encaisse le prix du billet où on veut descendre car tous les arrêts ne sont pas marqués. On est descendu au pif, vers ce qui nous semblait être le centre-ville. Bingo !

Première dépense, une carte téléphonique du pays ,l’Albanie n’étant pas incluse dans notre forfait. Vodafone propose une carte « touristique » avec 15 Go d’internet pour la modique somme de 1500 lek payables en liquide (environ 12,30€). Parfait ! En plus, la personne de la boutique a la gentillesse de paramétrer manuellement mon smartphone de voyage avec un très grand sourire ! Voilà qui nous réconforte après la péripétie d’hier.

Nous n’avons pas réussi à trouver la fabrique de masques vénitiens… Par contre, un quartier nous a immédiatement fait penser à un immense bazar à ciel ouvert où les rues sont spécialisées par articles! Le neuf côtoie le seconde main, l’authentique la contre-façon. Comme un marché forain mixé à un marché aux puces à ciel ouvert ! Une belle tranche de vie!

Autre étonnement: la mosquée côtoie l’église orthodoxe et l’église catholique. Toutes sont à quelques mètres l’une de l’autre, en belle harmonie. Pour le « prix », ou plutôt l’offrande de 2 cierges, nous avons été invités à entrer dans une belle église orthodoxe. Encore une fois je couvre mes épaules et recueille un satisfecit du gardien.

Après-midi sieste sous le ventilateur : la fournaise ! Le thermomètre dépasse les 43° allègrement! Pour le moment, le gasoil est au même prix qu’en France. Par contre l’alimentation est moins chère… Voyons si cette impression se confirmera…

Album photos. Cliquez : Shkodër

24 juillet 2019. Kune-Vain-Tale. Patok. Krujë.

24 Juillet 2019. Réserve Kune-Vain-Tale, lagune de Patok :

35° à 9H

En quittant le camping de Shkodër, le terminal CB a bloqué et je suis sûre que c’est… Après la transaction! J’ai du payer en liquide mais en indiquant fermement que si j’ai eu un débit, je reviendrais sur la route du retour. Affaire à surveiller de près !

Nous avons pris une première route pour la réserve de Kune-Vain-Tale, laquelle s’étend sur 2 000 ha, présente un paysage de marais salés, petits lacs et dunes et abrite 17 000 oiseaux.

Arrivés devant l’ancien relai de chasse du Comté Cioni, gendre de Mussolini, sans aucune autre explication, nous empruntons une piste sur 2 bons kms avant de rebrousser chemin. L’Exsis ne passait plus malgré sa bonne garde au sol.

Nous tentons la route de Tale et parvenons à 2 kms de la réserve… Sauf que là… Impossible de se garer sans gêner les exploitations agricoles… Donc…Nous avons filé ailleurs parce que …Chez Routes en Exsis… Nous sommes tenaces !

Nous avons enfin pu profiter du littoral sauvage à la lagune de Patok. Admirez les magnifiques carrelets! Par contre, pour les tortues Caouanes, les tortues vertes et les oiseaux…NADA !

Nous avons donc rejoint Krujë et son camping à la ferme. Après un moment de détente bien mérité, nous visitons la citadelle. Construite au V° siècle, puis reconstruite au XIIIème par Charles d’Anjou (oui le nôtre!), elle a ensuite appartenu aux Ottomans. Skanderberg est le héros national ! Il a régné sur l’Albanie au XV éme siècle et Krjë était sa capitale. Les monuments glorifient ses batailles.

Dans la citadelle, nous avons déambulé dans les ruelles en pavés de chat, cherché le passage secret et admiré le petit hamam encore bien conservé, non sans faire une halte sous l’olivier planté par Skanderberg.

Pour le retour, nous passons par le vieux bazar qui n’a de vieux que le nom ! Ici s’étend le royaume du MIC … Le « made in China ». Difficile de trouver du vrai artisanat albanais pour le moment.

Album photos. Cliquez : Kun-Vain-Tale Patok Krujë

25 juillet 2019. 1ères impressions

Comme un goût de « je m’en foutisme ». Comme un goût de laisser-aller…

Et pourtant, l’Albanais est très coquet, très apprêté. Pourquoi ne soigne-t-il pas son pays ? Les maisons à 2, voire 3 étages, sont habitées au rez-de-chaussée, ou au dernier étage, le reste est en attente : de fenêtres, de moellons, d’aménagement…Les fers à béton sortent sur la terrasse sommitale attendant ….Attendant… La rouille qui les gangrène chaque jour plus.

Les immeubles en ruine, qui mériteraient réhabilitation au titre de la sauvegarde du patrimoine, avoisinent des complexes flambant neufs. Et que dire de ces immeubles au luxe tape à l’œil, ostentatoire…Nouveaux riches que vous avez mauvais goût avec vos colonnes, vos statues et vos dorures partout !!!

Nous ne trouvons pas pour le moment d’habitat typique.

Bien sûr, il y a eu des guerres fratricides, des tremblements de terre…Mais quand même ? Est-ce la seule explication ? Est ce pour éviter de payer des impôts sur les constructions finies ?

Les gens sont étonnés de voir des Français. L’échange se fait souvent en italien. Les Albanais sont accueillants.

Nous sommes choqués du peu de considération pour le respect de la nature. Pas de tri sélectif et les ordures sont jetées n’importe où. Les décharges sauvages abondent. Pourquoi ? Alors qu’il y a de grands bacs poubelles ? Alors que des « brigades de propreté » ramassent les ordures, que des gens collectent les bouteilles en plastique dans de grands sacs…

Dans le lagon de Karavasta, les gens bronzent sur une belle plage de sable …Jonchée de détritus…Quasi couchés dans les détritus ! Les réserves naturelles ne sont pas respectées. Nous avons vu des pays « sales » (Mali, Mauritanie, Russie) mais pas au point d’ici.

Paradoxalement, les Albanais sont tirés à 4 épingles ! Les carrosseries des voitures étincellent !

À part le gas-oil, les prix sont plus bas qu’en France. Pour le moment, le réseau routier est plutôt bon. Les chauffards, par contre, sont légion. Il faut rester très calme au volant et avoir les yeux partout. Le code de la route versus Albanie c’est « je fais ce que je veux et toi tu te débrouilles avec mes décisions ».

Que nous réserve la suite du périple ???

25 et 26 juillet 2019. Durrës. Djivaka. Karavasta.

25 juillet 2019. Durrës. Karavasta.

30° à 9H.

Festival de musiques hier soir à Krujë ! Et du coup…Circulation intense sur la route en bas du camping une bonne partie de la nuit. Le propriétaire se confond en excuses même si je lui explique qu’il n’y est pour rien.

Il fait 30 ° ce matin à 8h30 à 600 mètres d’altitude !

Nous visitons un peu Durrës. Il faut chercher les sites…Et comme nous n’avons payé le parking que pour une heure, que la chaleur nous accable, nous renonçons à trouver les forum et bains romains.

Nous rejoignons la lagune de Karavasta pour, selon le Petit Futé, nous régaler, dans ce parc naturel préservé, de toutes sortes d’espèces d’oiseaux dont les pélicans frisés.

Nous trouvons, par pur hasard, un camping sans prétention où le gérant nous choisit la meilleure place, à l’ombre, au calme. Les cigales nous assourdissent. (camping Piccolo Paradiso : N 40°58’27.9’’ E 19°28’46.0’’)

En fin d’après-midi nous partons sur le bord du lagon voir les oiseaux. Bilan : des crabes, une mouette et une aigrette, des tonnes de détritus en tout genre, des paillotes, du béton ! Où est la réserve vantée par le Petit Futé ??? Il n’y a pas mis les roues depuis quelle année ???

Demain matin nous irons à la maison du parc pour en savoir plus…Parce que la balade en barque pour voir les oiseaux…C’était une idée sympa.

Pas de wifi au camping. En cherchant bien…Celui du « resort » voisin est libre : je me connecte dessus sans hésitation !

26 juillet. Djivaka. Karavasta

Hier impossible de trouver des informations sur les postes d’observation des oiseaux.

Aujourd’hui, c’est à pied que nous avons rejoint la maison du parc afin d’en savoir plus. Si vous venez dans le lagon de Karavasta, c’est ici qu’il faut se renseigner et nulle part ailleurs, y compris sur la balade en barque ! L’accueil est de 1er ordre : assuré par 3 pélicans frisés ! Nous qui les avons tant cherchés hier !

Les guides nous emmènent à travers la pinède admirer le lagon puis nous montons à la tour d’observation pour un tour d’horizon.

Nous parcourons ensuite le « resort » proche du camping, faisons quelques courses et admirons l’ingénieux ralentisseur albanais : un cordage en travers de la route ! Nous avons connu plus cassant sur les SH (routes nationales) albanaises ! De retour au camping « picolo paradiso » (un peu pompeux comme nom mais bon…), le gardien nous offre une bière et nous tentons d’échanger. Nous comprenons qu’après une carrière de chauffeur de car à l’international, il a trouvé ce boulot pour vivre. Ses 3 enfants sont en Allemagne. Il semble qu’il y ait une problème de visa, sans que nous comprenions bien lequel, pour qu’il puisse voir ses enfants. Quel agréable moment ! Par contre, quand nous lui annonçons notre intention d’admirer le coucher de soleil sur le lac ce soir…Il a une drôle de mimique…Pas sûre que ce soit une bonne idée…Nous renoncerons donc.

Conseil du jour :  « si l’Albanais te déconseille une action, obéis. Si tu ne sais pas pourquoi, lui le sait même s’il ne ta le dit pas ! »

Cet après-midi, c’est repos, lessive, tri des photos et tentative de rédaction d’un article pour le blog. Il faut dire que je me « ponte » sur le wifi du ressort voisin…D’où les coupures réseau !

Album photos. Cliquez : Durrës. Djivaka. Karavasta

27 juillet 2019. Monastère Ardenice. Berat.

27 juillet 2019 . Monastère Ardenice.

25,6° à 8H

Nous cherchons notre route en arrivant à Ardenice. Nous nous garons devant un hôtel restaurant et je descends du véhicule. Une femme, me voyant arriver, se « sauve » vers les tréfonds du restaurant. Je la suis tout sourire, mais la peur (oui.. LA peur et pas la crainte) est inscrite dans son regard. J’insiste d’une voix douce et avec le sourire. Elle se détend tout en restant méfiante…Manastary ? Ouf mot magique ! Manastéry !!! Elle sourit cette fois et se répand en explications !

Visite très agréable du monastère d’Ardenice ! Bien sûr, des mendiants occupent la montée à la porte du lieu saint. Les billets ? Ah non…Pas de billet ! Il faut acheter une publication par personne pour 0,91€ pièce.  Je couvre mes cheveux avec ma fouta au grand étonnement d’un autre couple de Français.  Pour le moment, aucune tenue ne nous est imposée dans les édifices religieux ; on prend les devants par respect.

Le monastère, construit en 1280, serait le plus beau monument orthodoxe d’Albanie et aurait abrité les noces de Skanderberg, héros national,en 1451 . Il abriterait le plus vieux texte en langue albanaise. Nous avons vu les photos… Les fresques murales sont magnifiques. Le « guide » nous autorise une photo par personne, soit 2 par couple, sans flash. Pendant ce temps, il sort de l’église…Comme çà il n’a rien vu et sa conscience est tranquille.

Il nous explique aussi que les plus belles icônes ont été « enlevées, cassées par les communistes » ! Nous n’en saurons pas plus.

Nous voici à Berat,  la ville aux 1000 fenêtres. L’influence ottomane est très marquée. C’est à pied, par une montée à plus de 10%, et une température indécente, que nous avons rejoins la citadelle. Elle est habitée.  Les maisons et ruelles sont typiques. Nous nous sommes régalés d’un plat traditionnel au restaurant Onufri après la visite du musée du même nom. Onufri est un célèbre peintre albanais, le 1er grand peintre albanais, à qui la peinture doit un « rouge » très particulier : un rouge brillant teinté de pigments roses. C’est le seul a avoir osé le rose dans les peintures très codifiées des icônes. On sait très peu de chose sur lui si ce n’est qu’il est à l’origine d’un style et d’une école renommés.

Autre personnage célèbre : Ali Pacha, un Ottoman, qui s’est emparé de la ville au dix neuvième siècle. Il utilisait le poison, la terreur et la diplomatie pour régner.

La campagne ici est très belle, plus entretenue que les villes. Les oliveraies très nombreuses avoisinent les grandes serres de production et les champs de maïs.  Après un achat épique de pêches en bordure de route, nous avons reçu en cadeau des poires. La vendeuse m’a mis 4 kg de pêches là où je n’en souhaitais qu’un. Impossible de l’arrêter ! Au pire, on fera de la compote ! En revanche, c’est la 3ème fois que les Albanais nous offrent de la nourriture ou une boisson en signe de bienvenue. Nous bivouaquons ce soir sur le parking du site archéologique Apollonia. Il fait 38° à 17h.

Album photos. Cliquez : Monastère Ardenice. Berat.

28 juillet 2019. Apollonia. Byllis.

28 juillet 2019.  Apollonia.

37,5° à 9H

Nous étions pourtant bien hier soir sur le parking d’Apollonia.  À 21h, un gardien en gilet jaune nous impose de nous garer dans le site même sur un autre parking.  On a du plier l’apéro et la salade vite fait ! Un 4X4 allemand, qui partageait le bivouac avec nous, avait compris qu’il devait se garer à côté de nous. Jean-Paul le détrompe: « Nein. Ferbotten ! Auf !!! » Le 4X4 s’engage en premier et prend une place sur la minuscule plate-forme qui nous est dédiée. LAS ! Impossible de rejoindre la place imposée : l’Exsis patine sur le gravier en pleine montée et virage à angle droit. Le «gilet jaune » ne veut rien savoir… On doit se poser ICI ! Je lui réponds fermement en italien que nous sommes trop lourd et que nous irons sous l’olivier en contre-bas. Il s’entête et nous aussi. Jean-Paul fait « fumer » le gravier…Et finalement…

On se pose sous l’olivier séculaire !!! Apéro !!!

Oui…Mais…Ce matin… Le « gilet jaune » veut qu’on se déplace avant la visite du site. On a fait la sourde oreille.  Curieusement, je ne comprends plus aucun mot italien…Nous comprendrons que la place que nous occupons est celle réservée au chef religieux d’Apollonia : bien plate et surtout à l’ombre sous la frondaison de l’olivier millénaire !

Apollonia est un parc archéologique très complet qui comprend un musée. Ancienne cité grecque fondée en 600 avant J.-C., Apollonia était dédiée au dieu Apollon. Elle disposait d’un port fluvial et les gisements de naphte proches assuraient sa prospérité. Les tremblements de terre du Vème siècle causeront sa perte. Le site sera découvert et fouillé par un Français, Léon Rey, aux environs de 1930. Tout au long des sentiers, nous serons accompagnés de tortues « caouanes ».

Nous avons ensuite rejoint Byllis par une route pourrie! Byllis est plus sauvage qu’Apollonia. La cité fut fondée au IV ème siècle avant J.-C. par le sanguinaire Néoptolène, fils d’Achille, à son retour de la guerre de Troie. Nous avons eu le sentiment que le lieu est laissé en déshérence. Les scorpions et serpents attendent les pieds des imprudents : chaussures fermées obligatoires !

Là aussi, le « gardien » nous offre une bière, des plantes aromatiques séchées qu’hélas je dois refuser…Vous imaginez les dégâts dans le camping-car causés par les plantes sur les routes défoncées ? Moi….Pas besoin de me faire un dessin…. Non merci !

Des puits de pétrole sont en activité dans les champs et l’air répand une odeur pestilentielle de gaz…

Nous poursuivons en direction de Fier quand soudain la SH devient …Défoncée. Tout doucement, nous poursuivons encore quelques kilomètres …La SH est de pire en pire ! Elle disparaît et de grands effondrements sont visibles plus loin. Nous sommes seuls et notre véhicule, même s’il présente une bonne garde au sol, n’est pas 4X4. En cas de plantage….çà risque de durer !!! Par prudence, nous rebroussons chemin et retournons sur Fier pour prendre la direction de Vlora par l’autoroute toute nouvelle. La campagne est toujours aussi belle avec de magnifiques oliviers.

Albums photos. Cliquez : Apollonia. Byllis.

28 et 29 juillet 2019. Orikum. Col Llogara. Ksamil.

28 juillet 2019. Route cotière Orikum.

Vlora la balnéaire…  Nous voulions voir la rue du célèbre lyonnais Justin Godart en bons Lyonnais que nous sommes mais nous avons renoncé à cause de travaux importants en centre ville rendant le stationnement impossible et du vent de sable.

C’est donc par la route côtière qui nous fait penser à notre Riviera entre les embouteillages, les transats, les parasols et les hôtels de luxe, nous atteignons Orikum et le camper park « fish house ». Quel Accueil !!!  Un endroit chaleureux!

Le patron, prénommé Colombo, nous fait goûter son raki maison. Nous discutons en italien et inévitablement vient LA question : «  Mais pourquoi les Français ne viennent pas ? Pourquoi les Français ne nous aiment pas ? Nous ne sommes pas tous des mafieux ! » Délicate réponse… Nous expliquons de l’Albanie est loin et qu’il faut beaucoup de temps pour venir, que le rejet vient de la méconnaissance des Albanais qui pourtant sont accueillants et que, hélas, il existe des mafias dans tous les pays.

Examen réussi ! Et une tournée de raki en plus ! Une !!! Il faut fêter l’ouverture !!! …Et la bonne réponse ?!?!?

Nous profitons de la mer et nous commandons le poisson de sa pêche du jour pour notre menu du soir. De gros nuages menaçants cachent le col de Llogora,  notre destination de demain… Ce soir, un déluge de pluie s’abat sur nous.

Album photos. Cliquez : Vlora. Orikum

29 juillet 2019. Col de Llogara. Ksamil

30° à 8 H

Super repas de poissons hier soir.

Déjà 30° à 8h ce matin! Nous achetons de l’huile d’olive albanaise sur conseil de Colombo. Je choisis 2 bouteilles en verre les pensant plus résistantes que le plastique. Arrivée au camping-car, un léger choc entre les 2 et… Patatrac ! L’une d’elle se brise ! Heureusement dans le sac à courses. Mais quand même…L’huile a giclé ! Et badigeonné la porte de la cellule !!!

Un bon nettoyage plus tard, nous voici partis pour le col de Lloagara qui se cache dans le brouillard. Le thermomètre affiche une agréable température de 21° à 10h. La maison du parc nous déconseille toute randonnée aujourd’hui et demain à cause de la météo.  Dommage…

Nous empruntons donc une route de corniche jusqu’à Ksamil. Malheureusement, il nous sera impossible de visiter le vieux village de Geparo à cause de la chaleur et de difficulté à garer notre Exsis. Par contre, nous avons vu l’ancienne base de sous- marins. D’après certains récits, elle aurait aussi servi de prisons pour les enfants utilisés dans le cadre d’un trafic d’organe. Sale réputation !

La route était entourée de montagnes arides d’un côté et d’oliviers de l’autre. La Riviera albanaise est belle pourtant nous remarquons la pauvreté des bergers dans les collines.

L’accueil au camping de Ksamil est super ! Café late glacé et mousseux à souhait, bonbons épicés, bouteille d’eau glacée.

Ce n’est qu’une fois la température tombée que nous avons visité la cité balnéaire… Dont nous vous livrons quelques clichés pris en centre-ville. Ici, le gouvernement s’est fâché contre les constructions illégales et en a cassé plus de 200…Dont il reste les squelettes.. En plus des immeubles inachevés…Qui vraissemblablement resteront en l’état !

Demain Butrint en bus…. Dès l’aube!

Album photos. Cliquez : Llogara. Ksamil.