Au camping, de jeunes Belges nous ont conseillé d’aller à Sagrès plutôt qu’à Lagos et de dormir au Cabo San Vicente, au bord des falaises… Tentés, nous modifions donc l’itinéraire et prenons la N120, le long de la Costa Dourade. Le revêtement est abimé par endroit mais dans l’ensemble très roulant, ce qui est loin d’être le cas au Portugal. La route s’étire dans une campagne aride, à travers les chênes-liége, les mimosas, les pins et les pâturages. En pleine ville, un âne, bâté avec un antique harnais à pompons rouges tire une carriole d’herbe sur laquelle est juchée deux anciens, leurs chapeaux visés à la tête ! Plus loin, une dame âgée accroche des peaux de chèvre tannées sur sa façade dans l’espoir d’en vendre…Quel anachronisme avec les camions flambant neufs qui empruntent la N120 !!!
Nous ne croiserons que 4 camping-cars ; c’est vous dire si nous sommes loin des itinéraires à touristes !
A Sagrès, nous optons pour la visite de la forteresse. Les remparts du XVIII° ont été construits selon les principes de Vauban.
Un motif circulaire de 50 mètres de diamètre orne la cour ; rose des vents, cadran solaire, aire de séchage du poisson ou lieu de cérémonie : nul ne sait !
C’est d’ici qu’Henri le Navigateur souhaitait ouvrir une route sur l’Inde contournant l’Afrique. Avec la fortune de l’Ordre du christ, héritier des Templiers, il armé des bateaux et …Aucune expédition n’est partie de Sagrès ! Peut être à cause des falaises abruptes… En tout cas, le quartier général d’Henri le Navigateur était bien ici en 1415 après la prise de Ceuta. Il a attiré tous les grands astronomes, cartographes et mathématiciens. Ce qui lui a permis de découvrir…Non pas l’itinéraire bis pour les Indes…Mais Porto Santo, Madère et les Açores !
6 Kms plus tard, nous rejoignons le cap San Vicente posé sur un à pic de 80 mètres. Là aussi, le lieu est entouré de légendes…
Dans l’Antiquité, les Grecs en ont fait le lieu de repos des Dieux. Les chrétiens, bien plus tard, au IV° siècle, le baptisent Cap St Vincent parce qu’ici s’est échoué le bateau qui transportait la dépouille du martyr ! Au début du XX° siècle, les nonnes vivaient sur le cap, bien avant la construction du phare. Par temps de brouillard, elles secouaient toute la journée des centaines de clochettes et allumaient un grand feu la nuit pour signaler la côte dangereuse aux marins…D’ailleurs, certaines nuits sans lune, si vous êtes sur la lande ou en mer….les clochettes peuvent de tinter encore !
Ce soir, aucun risque. Le vent a forci mais la température est montée à plus de 35° dans la journée et le ciel est tout dégagé… Nous avons hâte de photographier le coucher de soleil dont on disait, au Moyen âge qu’il était 100 fois plus grand qu’ailleurs ! Et plus incendiaire ! Légende… ???
Album photos. Sagrès. Cabo San Vicente. Cliquez ci-dessous :