Lisbonne. Cabo Espichel. Mourisca. 8 au 11 juin 2014.

  Lisbonne a été bâtie sur 7 collines sur la rive droite du Tage, autre fleuve important du Portugal. Inutile de vous dire que çà grimpe dur à Lisbonne ! Lisbonne est faite de contrastes : richesse et pauvreté extrêmes (pauvres hères vêtus de sacs poubelles, mendiants en tout genre…), l’Alfama pittoresque et presque sauvegardé avec ses boites à fado, Graçà populaire à souhait, Baixa chic, animée et commerçante, des édifices en ruine cotoyant des immeubles restaurés à grand frais. Nous avons évité certains trottoirs de peur de recevoir des parties de façade sur la tête !

Aussitôt débarqués Plaçà da Figueira, nous avons acheté la carte de transport multi-modale « sete collines e viva viagem » dans un distributeur automatique du métro. Stupeur ! Ni la mastercard, ni la visa ne sont acceptées…Et bien sûr, aucun guichet en vue et encore moins un agent. Ce sont des jeunes Français qui nous ont briefés et conseillés sur le choix du ticket et le fonctionnement de l’automate. Comme la carte est valable 24H, selon l’heure à laquelle on la prend ou la renouvelle et le programme de la journée (visite à pied d’un seul quartier ou trajets à travers toute la ville), il est facile d’économiser une journée. Au rechargement de la carte, c’est le billet de 20€ qui a été refusé ! L’automate ne veut que des billets de 10€ maximum ! GRRR !

Tiens…C’est quoi cette structure métallique bizarre ? Une machine inventée par Jules Verne pour aller sur Mars ? Construit en 1907, l’élévateur de Santa Justa est une dentelle de fer dans ses moindres détails. L’ascenseur est piloté par un liftier qui actionne un volant de manoeuvre comme dans les bateaux ! Au début, l’élévateur fonctionnait grâce à une turbine à vapeur ; il est désormais électrique. Et ce n’est pas Eiffel qui l’a construit mais un de ses élèves : Raoul Mesnier du Ponsard!Du sommet nous avons admiré la vue sur Lisbonne…Et compris sa complexité !

Le meilleur moyen de se repérer est encore de parcourir la ville de part en part avec la typique ligne 28E qui part du quartier Mouraria pour rejoindre Estrela, de l’autre côté de la ville, en passant par Alfama, Graçà, Baixa, Rossio, Chiado et Bairo Alto. Sauf que ce trajet se mérite ! Le tram ne peut contenir que 58 personnes maximum. Nous avons donc sagement fait la queue presque ¾ d’heure et pris la …3ème voiture !!! Cette mini rame est en tôle jaune canari, bois et cuivre pour le poste de pilotage.

Aucune vitre aux fenêtres…Peut être à cause de la belle saison…La mécanique brinquebale à tout rompre sur ses rails, aborde des virages impossibles en épingles défiant toutes les lois sur la motricité, frôle les étals, passants ou voitures, s’arrête au sommet des côtes pour attendre une voie parfaitement dégagée et, enfin, s’élance dans un plongeon « de la mort » à « fond les manivelles », histoire d’avoir suffisamment d’élan pour grimper de l’autre côté. Un vrai dessin animé de Tex Avery !!! Nous avons retenu notre souffle et fermé les yeux plusieurs fois ! Nous avons même eu droit à un recul en règle en pleine côte de notre tram…Pour cause d’élan coupé en pleine ascension ! Nous avons admiré la dextérité du wattman (une femme !) actionnant boutons et manettes dans un ballet soutenu. Et…Nous avons atteint le terminus de la ligne ! Tout le monde descend ! En plein quartier où ce jour là, tout était désert…Et sans autre mode de transport en vue alors que nous pensions faire une boucle… On fait quoi ?!?!…Ben ! Pardi ! Comme dirait Guignol : «  en descendant, montez donc ! ». Rebelote dans le même 28E, en sens inverse…Quand on aime…

Nos pérégrinations nous ont emmenés devant un autre « monument historique » : le funiculaire de Lavra. Il est le tout 1er de Lisbonne et a été édifié au 19° siècle. Un peu délaissé par les touristes au profit de celui de Gloria, il offre cependant une sacrée montée. Nous sommes redescendus à pied par la calcada do lavra toute ornée de splendides grafs.

Au retour, j’ai cuisiné une caldeira, sorte de bouillabaisse portugaise. Sauf que…la « soupe de poissons » était encore congelée et des ingrédients me manquaient : les oignons, un beau poivron…C’est donc la caldeira façon Exsis que je vous propose. Faites revenir les poissons à l’huile d’olive dans la cocotte minute, réservez les. Epluchez et coupez les pommes de terres en tranches comme pour un gratin. Idem pour les tomates. Mettre au fond de la cocotte une couche de pommes de terre, puis une de tomates, puis une de poisson et alternez ainsi de suite. Ail, sel, poivre, fines herbes, piment d’espelette (ben quoi ??? C’est façon Exsis pas portugaise). Arrosez d’un bon verre de vin blanc. Fermez la cocotte et comptez 20 à 30 minutes, à fond de feu, dès que la cocotte siffle. Un régal !

De quoi attaquer la journée du lendemain en pleine forme. Et il fallait bien ! Nous avons grimpé l’Alfama à pied, en prenant les rues, les culs de sacs, les escaliers, en long, en large, en montée, en descente, les oreilles emplies du fado qui envahit le quartier.

Ici, la plus vieille conserverie de Lisbonne ! 80 ans que çà dure au moins ! Les boites de sardines, thon et autres poissons s’étalent du sol au plafond sur des étagères de bois sculpté. Toutes sont pliées dans un papier sérigraphié…à la main ! Une mamie sans âge, mais très coquette, s’en occupe ! C’est un cliché pour les touristes ? Même pas ! J’ai posé la question : toutes les boites sont emballées manuellement ! Et toute la famille s’y colle !

Là, la maison des parents de Sao Antonio, celle aussi où il est né. C’est le grand patron de Lisbonne. On le trouve partout : impossible de le louper ! En concurrence avec Sao Vincente, toutefois ! Les reliques de ce dernier sont conservées dans la Sé, austère à souhait !

Sao Antonio a fait un miracle dans l’Alfama…Mais on n’a pas compris lequel… En tout cas, il est fêté et vénéré 3 jours durant à partir du 12 Juin.

Nous voici enfin tout en haut : au castello Sao Jorge. Nous pénétrons dans l’enceinte…Elle constitue le plus vieux quartier de Lisbonne avec ses maisons anciennes, ses ruelles pavées où il fait bon flâner. Toutes les habitations sont décorées pour honorer Sao Antonio, mais aussi pour la fête nationale portugaise fixée au 10 Juin. On est en plein dedans ! Les préparatifs vont bon train. Des buvettes s’installent partout, avec des sonos, des barbecues. Les sardines grillent…Une voiture est coincée dans une ruelle… Des jeunes la chahute et la secoue un peu. Quand finalement, le conducteur s’est dégagé…Il a détallé à la poursuite des trublions…Qui n’avaient pas attendu leur reste ! Quelles belles scènes de vie depuis ce matin ! Et quelles engueulades auxquelles nous ne comprenons rien ! Les gestes suffisent à nous amuser !

Idem au restaurant de St André (encore un saint!) situé en dehors de l’enceinte du château, le long de la muraille. Le cuisinier grille poulet, tentaculos (poulpe), morue dans un énorme barbecue sur la terrasse…Au charbon de bois ! Il faut le voir activer son feu, surveiller la bête sur le grill…

Plus loin, toujours le long de la muraille, une porte ouverte sur un escalier nous invite à la visite à condition de rester « tranquille ». Nous pénétrons sur la terrasse d’une maison de charme, dans un jardin bien entretenu et profitons tranquillement du panorama que les propriétaires ont la gentillesse de nous offrir.

Toujours à pied, nous avons rejoins le populaire quartier de Graçà et avons délaissé « l’itinéraire » à touristes pour nous perdre dans les rues et cul de sac…Nous avons découvert la vraie vie, celle avec les ivrognes qui refont le monde à grand coup de bière (la Sagres), des toxicos, de la mixité sociale et de la débrouille.

Pour finir cette journée, nous avons pris un tram « moderne » pour rejoindre Belem et le monastère de Jeronimos. Ce dernier a été miraculeusement épargné par le tremblement de terre de 1755…Heureusement pour nous ! Le mot qui vient de suite à l’esprit est : grandiose ! Sa construction a été décidée en 1496 par le roi Manuel 1er (style manuelien donc!), boosté par le retour des Indes de Vasco de Gama …Et les richesses qui remplissaient les soutes de ses navires quand même !

D’ailleurs un énorme monument, au bord du Tage, glorifie les grands navigateurs portugais et, en premier lieu, Henri le Navigateur, posé en figure de proue.

Au bout du quai, une « folie » manuelline : la Tour de Belem. Edifiée en 1515, au milieu du fleuve, elle se retrouve maintenant sur la rive ! Un miracle ? Peut être … Le tremblement de terre de 1755 l’a secouée. Elle a résisté…C’est donc le lit du fleuve qui s’est déplacé en 1755, pas la maison !!! Elle servait d’habitation au capitaine du port qui ,du haut de la terrasse, au 5éme étage, observait les mouvements dans l’estuaire.

Après les kms de dénivelés enchainés à pied hier, nous avons été plus sages aujourd’hui. Nous avons pris le métro pour rejoindre à Campo Santa Clara (tiens une sainte ! Çà change!) la Feira da Ladra : la foire de la voleuse. Autrement dit le marché aux puces ! Immense, dans toutes les rues du quartier, et sur la place Santa Clara. De tout : fripes, céramiques, azulejos, artisanat…Du beau et du moche…Et des « figures » comme cette « Ladra », assise à l’ombre entre deux voitures, un œil sur son magazine, l’autre sur son étal. On s’est régalé ! Avec un regret : celui de ne pas comprendre les échanges hauts en verbe entre les « ladre » !

Quelques danses folklorique, un détour à la pâtisserie de Bélem réputée pour ses pastéis de Bélem et…Il est temps de poursuivre notre voyage vers Sétubal et Faro.

Album photos. Lisbonne. Cliquez ci-dessous :

Lisbonne

  Nous quittons Lisbonne tôt pour aller à la maison de la réserve du Sado à Sétubal où nous comptons glaner de précieux renseignements sur les ballades dans l’estuaire du Sado. Nous empruntons l’A12 IP1 et un magnifique pont enjambant le Tage au nord de Lisbonne. La pêche à pied dans l’estuaire bat son plein ; certains pêcheurs ont quand même de l’eau jusqu’à la taille !

La personne chargée des renseignements à la maison de la réserve veut à tout crin m’envoyer sur internet ! J’ai beau lui expliquer qu’en camping-car, ce n’est guère facile…Elle continue à me parler de l’internet de l’hôtel ! Lequel ??? Celui qui se fout du monde ??? Assurément ! Parce que là , je suis en plein dedans ! Au lieu de me documenter sur le Sardo, la personne me parle de Cabo Espichel et de Pamela ! Je perds patience, ramasse mes cliques et mes claques et passe la porte ! On se débrouillera seuls… c’est plus sûr !

Le Cap Espichel a des airs de bout du monde comme on les aime ! C’est d’ailleurs ici que le cinéaste Raoul Ruiz a tourné des scènes de l’île au trésor !

Depuis le moyen-âge les pèlerins passent sur cette lande ! En 1200, la vierge est apparue par 2 fois, assise sur un âne. Du coup, une chapelle a été édifiée, à laquelle a été accolée une citée pour pèlerins avec dortoirs, échoppes et auditorium pour des concerts…parce que parmi les pèlerins, il y a avait des nobles et des bourgeois et qu’il leur fallait bien de la distraction haut de gamme !

Aujourd’hui, tout le rez de chaussée de la « cité » est muré, l’auditorium est écroulé. Ne reste que la chapelle, gardée par une cerbère …Qui interdit toute photo avec ou sans flash ! Grand moment ! Nous avions 2 pictogrammes contradictoires : l’un interdisant le flash, l’autre les photos. Et comme le plafond peint était magnifique…Les contradictions m’ont déclenché une quinte de toux furieuse et…Oh malheur ! Mon doigt a malencontreusement déclenché l’appareil photo…Pas de chance ! La cerbère a quand même du flair ; elle a gueulé : « no fotografar » ! J’en ai été quitte pour tousser y compris en sortant ! Faut penser aux suivants et faire vrai !!! Après tout, c’est le décor d’un film, non ! Alors, jouer la comédie est de circonstance !!!

Tiens encore une chapelle en face ? Non, ce sont les bains réservés au Chapitre et aux pèlerins de rang ! Un aqueduc les alimente en eau à travers la campagne aride. Nous aurons le plaisir d’observer deux bergers avec leurs troupeaux de moutons sur la lande…Et de découvrir une curieuse armée nippone, bleue…azulejos !

Nous poursuivons à travers la réserve de l’Arrabida dans un paysage alternant les montagnes (point culminant : 500 mètres!), les exploitation de chêne-liége, les oliviers et les vignes et parvenons à Mourisca. Au point GPS N38°31’41.90 » W-008°48’11.49 », faute d’indication autre, se trouve un centre d’interprétation de la réserve de l’estuaire du Sardo. Il est situé dans un moulin à marée. Quel calme loin des foules ! Et quel grand moment lorsque les échasses blanches défendent leur petit face à la sterne naine ! Belles prises de bec !!! Une huppe fasciée prend son envol presque sous nos pieds ! Le parcours à travers la saline nous conduit vers une cabane…Habitée ! Poules naines et chien nous accueillerons dans un concert de vocalises.

Compte-tenu des 30° du jour, nous mettons la clim pour la première fois depuis notre départ !

Reste à trouver le bivouac du soir ! Nous pensions aller jusqu’à Troia, mais l’aller-retour nous prendrait trop de temps sur le timing serré qui est le notre. Vers Alcacer do Sal, nous empruntons la N265 pour nous rapprocher des plages. De chaque côté de la routes s’étendent des rizières. Les cigognes, y compris la cigogne noire, ont colonisé chaque village, chaque ferme ! Pour un peu, il y en aurait plus qu’en Alsace !

Les parking le long des plages sont payants ou interdits aux camping-cars la nuit. Nous arrivons donc dans un camping au Lagoa de San André, très bien tenu, calme, clientèle d’habitués…(N 38.10791° W-008.78837°)

Jean-Paul passe l’aspirateur dans le véhicule…CLAC !…Il a fait sauter les plombs ! Il essaiera en vain toutes les prises du boitier…Il a tout disjoncté ! Après un rapide calcul, il n’y a que 2 ampères à disposition par prise !

Album photos. Cabo Espichel. Mourisca. Cliquez ci-dessous :

Cabo Espichel. Mourisca

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