30 juin 2016.
Aujourd’hui, nous faisons la tournée des monastères Moldaves.
Sous un soleil éclatant, nous découvrons le monastère de Moldovita. Edifié en 1532, il semble moins luxueux que Voronnet. Calme et sérénité se dégage de ses murs à dominante bleue là aussi. Nous tentons de déchiffrer les fresques qui sont de véritables bandes dessinées racontant les histoires religieuse. Le diable tient toujours une place de choix et ses diverses représentations, comme les sévices qu’il fait subir à ses malheureuses victimes nous ravissent.
Nous avions appris que la bibliothèque du monastère est preneuse de livres en français ; aussi, en avons nous déposé quelques uns auprès de la religieuse, qui nous remercie chaleureusement. Ici aussi, Jean-Paul a droit à une jupe portefeuille !
Sucevita est ceint de fortifications rectangulaires. Erigé à la fin du XVI° siècle, il nous fait immédiatement penser à une maison forte avec son porche impressionnant et son puit. La couleur dominante ici est le vert marin profond, du à la malachite broyée ! De nombreuses traces d’or apparaissent aussi sous les rayons du soleil. Une fresque murale nous intrigue et nous tentons de le décoder. Une sorte d’échelle part de la terre vers le ciel. Des moines tentent de la gravir. En haut, le Christ les regarde par sa fenêtre et des anges encouragent les grimpeurs. En bas, dans le sous-sol, des moines souffrent l’enfer et son poussés par le diable dans les crocs de son chien Cerbère.
Sucevita est la dernière des 22 églises peintes de Moldavie, les changements politiques et religieux subis par la région mettant fin à cette pratique.
En traversant Marginea, nous nous arrêtons dans l’atelier d’un potier qui façonne les fameuses poteries noires. Nous n’avons pas réussi à comprendre la technique pour obtenir cette teinte satinée, mais le potier nous a laissé le regarder oeuvrer en toute quiétude. Là encore, nous sommes fâché contre l’attitude certains camping-caristes. 3 véhicules haut de gamme étaient garé devant l’atelier. Les 3 équipages ont fait l’équivalent de 10€ d’emplettes au total. Quelle n’est pas notre stupeur d’entendre l’un d’eux demander une ristourne ! Nous, on dit non ! Si le prix est correct, et c’était le cas, on paie le prix demandé. S’il est exagéré, alors on négocie ou on passe notre chemin sans acheter !
A travers une immense plaine céréalière, nous atteignons le dernier monastère du jour Dragormina. Enfin…Nous le cherchons ! Car là encore, le GPS nous envoie dans un drôle de village en cul de sac. Des enfants Gypsies nous interpellent : « money, cadeau.. ; » demi-tour !…Nous avions un habitant qui nous renvoie sur nos pas ! C’est plus loin par la piste, tout droit et puis à pied : 2 km….Bon ! Soit ! Nous débouchons dans une clairière…pas tranquilles car les Gypsies veillent…Nous repartons ! Un enfant de 4 ans environ marche le long de la chaussée…Il se retourne vers nous et…Aussitôt…. se met à boiter bas, à loucher et tend la main pour mendier !!!
Nous avisons une route parallèle et nous nous y engageons fort du constat qu’un camping est annoncé vers le monastère et que le lieu est accessible en cars. Nous voici enfin dans un coquet camping, que la propriétaire nous fera visiter de fond en comble avant notre installation. Tout est propre. Il y a une tonnelle ombragée, un bar, une épicerie et des habitués qui nous saluent gaiement. La propriétaire nous donne la clé des sanitaires et nous exhorte à tout fermer à clé impérativement : « Gypsies » !
Dragormina, construit en 1602, présente une belle architecture étincelante de blancheur sous le soleil. Les façades en pierre sont sobres, sans aucune fresque. Les proportions sont saisissantes : 42 mètres de haut pour 9,50 mètres de large. L’épaisseur des murs garantie la fraicheur des pièces, bienvenue par la chaleur extérieure. En toute liberté, nous escaladons par un escalier aux marches gigantesques le mur d’enceinte et le parcourant pour bénéficier d’une vue à 360° sur la plaine.
La journée aurait pu finir paisiblement…C’était compter sans les Gypsies !!! L’un deux faisait pétarader sa petite moto depuis une heure. Il s’ingéniait à des acrobaties sur le parking du camping occupé par un camping-car et voisin de notre emplacement, tout ceci dans le but de soulever un énorme nuage de poussière ! Le patron du camping sort en furie et lance une pierre à la tête du Gypsie le manquant de peu ! Le patron nous prend à témoin …Nous comprenons : « Gypsie, rulotte, police… » et rien de plus si ce n’est son ton courroucé. Il veut qu’on témoigne pour lui de la provocation du Gypsie ? Quand la police arrive enfin, nous sommes auditionnée tout comme l’autre équipage et nous soutenons le patron du camp. Il est plus de 23 heures quand enfin nous passons à table !!!
Notre nuit sera agrémentée des chants mélodieux parvenant du monastère. Quel bel endroit !
Album photos. Moldovita. Sucevita. Marghinea. Dragormina. Cliquez ci-dessous :