St Louis du Sénégal. 1er janvier 2011

Grasse matinée jusqu’à… 8H ! Les mosquées hurlent en boucle depuis 4H du mat’ ! Ils sont fous ! L’après-midi s’étirera en ballades dans St Louis, ancienne ville coloniale.

Nous devons remettre un cadeau au maire de la part du maire de Lyon 4° mais le gardien refuse de se lever de sa couchette et de prendre le colis. Je ferais un mail d’explications et Raymond acheminera le colis. Sûre que le gardien a eu sa promo ! Dans le quartier des pêcheurs, le poisson est déchargé à dos d’homme. Ces derniers avancent jusqu’aux barques de l’eau jusqu’à la taille et portent les paniers de poissons sur la tête. A peine croyable!!!

Nous avons le plaisir d’échanger avec les jeunes peintres de pinasses et ils nous laissent à loisir admirer leur travail.

St Louis est la plus ancienne ville édifiée par les colonisateurs français En Afrique de l’Ouest. Son nom lui a été donné en l’honneur du roi de France Louis IX. Etape célèbre des navires européens de la traite des Noirs, puis de l’aéropostale de Mermoz ou St Exupéry, St Louis conserve d’important témoignage de son passé. Elle est symbole de l’élégance et du raffinement au Sénégal. Pierre Loti a habité St Louis. Plusieurs quartiers conservent de très belles maisons coloniales dont celles des Signares, ces femmes issues de l’union d’un européen en poste au Sénégal avec une africaine, « à la mode du pays ».

Le pont Faidherbe (1865) a été conçu par Gustave Eiffel.

Au nord de la ville, quai Roume, l’immense grue à vapeur de 20 tonnes était utilisée pour décharger le matériel nécessaire à la construction du chemin de fer malien entre Kayes et Bamako. Elle a été assemblée en 1883 par deux militaires qui ont gravé leurs noms sur l’un des flancs.

Un client de Raymond nous alerte. Sur le passavent, il est indiqué 48H, mieux vaut donc rallier Dakar dans ce délai et ne pas attendre lundi : un flic ripoux pourrait verbaliser bien que le douanier ait affirmé que le dimanche étant non travaillé, il ne comptait pas dans le délai !

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St Louis du Sénégal

Dakar. 2 janvier 2011

Tristement nous quittons Raymond qui, hier, nous a offert un poisson de sa pêche, pour rejoindre une auberge-camping au lac rose vers Dakar, l’idée étant de laisser le camping-car à l’auberge, prendre un taxi pour rejoindre les douanes et obtenir le précieux tampon.

Dès Thiès, la circulation est indescriptible. Le code de la route à la sénégalaise c’est quelque chose !!! Chacun fait ce qu’il veut. La loi du plus fort prévaut …Ou plutôt du plus inconscient !

Nous décidons de stopper dans une auberge camping à Rusfique. Hélas, plus de possibilité de camper. La patronne nous envoie vers un camping à Mbao…Que nous ne trouverons jamais. De guerre lasse, nous cherchons des infos sur une hypothétique halte gardée vers Dakar. Le directeur d’un complexe touristique accepte de nous garder 2 nuits sur son parking clos contre 3000FCFA (4,60€) la nuit. Il nous propose même un taxi pour demain.

Repos donc pour attaquer de pied ferme la redoutable douane sénégalaise et son lot de « déplumeurs » …

Dakar. Ile de Gorée. 3 janvier 2011

Au royaume des « déplumeurs », nous sommes des Rois !!!

Dès 9 heures, nous nous élançons à l’assaut des terribles douaniers du Môle 2 à Dakar. Le carnet ATA est bien protégé sous pochette plastique (le respect des documents çà en jette toujours !) et sur le dossier, en écriture très lisible et très visible, figurent le nom et les coordonnées du Colonel DIOUF, ponte des douanes sénégalaises. Ne me demandez pas comment on s’est procuré ce plan : Secret Défense !

Aplomb, tête haute, démarche énergique, détermination, on fonce dans le bâtiment en négligeant le pauvre planton qui tente de nous héler et les rabatteurs. Ils sont quantité négligeable et nous : les Officiels…Vu comme çà…

Sans ralentir notre pas de charge, nous gravissons l’escalier face à nous. Un « galonné » surgit et n’a que le temps de jeter «  ATA 2ème », que nous enfilons déjà la deuxième volée de marches. Rien n’arrête notre progression fulgurante…Même si, deux secondes plus tôt, nous n’avions pas la moindre idée de notre destination !

Palier du 2ème : on « enquille » le couloir de gauche (celui qui paraît le plus large) et là…STOP !!!

Bureau des archives…?!…

Des dossiers s’empilent sur palettes du sol au plafond mais…Il y a un coude sur la droite : on charge quand…Soudain…La porte d’un bureau s’ouvre et un civil bien mis apparaît, sourire aux lèvres…Mauvais plan ? … 

« C’est pour votre carnet ATA ? Par ici, je vous prie » On s’assied…Méfiance…Présentation…Et on lui remet le carnet, nos passeports, la carte grise, le passavent qu’obligeamment il photocopie. Mais ils sont où les « enragés ripoux » ? On venait en découdre…Comprends plus… On patiente…

Au bout d’un quart d’heure, le civil nous entraine dans un bureau où trône un énorme cerbère en galons, air rogue et trogne renfrognée. Ah ! Je savais bien : il était planqué ! Il attendait son heure ! Le civil nous montre une pochette jaune pleine de cases : le dossier est là sur le bureau du secrétaire du Chef de Bureau. Ah bon ! Le cerbère est sous-fifre donc !…Le Chef fait ses mondanités pendant ce temps….Nouveau quart d’heure…

Le civil revient la précieuse pochette en main. Il faut aller au rez de chaussée, bureau du secrétaire du Chef aux Ecritures (c’est écrit sur la porte !)…Nouvelle attente….Bureau du secrétaire, ensuite bureau du Chef aux écritures, le civil promène notre carnet et évite son engloutissement.

Il m’intrigue ce gars… Parfois, comme une crainte passe dans son regard quand j’évoque le Colonel Diouf.  On finit par le démasquer : il ne travaille pas à la douane mais il aide la douane. En clair : transactionnaire…En encore plus clair : ne bosse pas à l’oeil mais à ses 2 yeux qu’il estime fort cher !…Alors là, mon p’tit, tu vas me voir à l’oeuvre, foi de Tita !!!

Le civil ressort avec la pochette jaune et nous entraine dans un cinquième bureau : celui de la Douane ! Les coordonnées de Diouf sont toujours bien en vue. Le douanier est sympa, s’inquiète de nous, de la route, inspecte nos documents (Dis JP : à combien il nous évalue ?). On répond fermement, avec correction. J’évoque l’ami commun avec le Colonel Diouf d’un ton badin et lui demande de transmettre les civilités du dit ami… Le tampon claque sur le dossier, Jean-Paul est invité à signer…J’attends la douloureuse : sur les forums, 80 000FCFA (122€) comme 20 000 (30,50€), ont déjà été évoqués. A Diama, le douanier nous avait informé qu’une fois la taxe de passavent payée, on ne devait plus rien. On attend…Sourires de part et d’autre…Puis le douanier nous souhaite bonne année, bon séjour. Quoi ? Rien à payer ? Non !

Nous voici dans le couloir et…C’est là que la partie se joue vraiment !

Le civil tient mollement le carnet et ignore que nous l’avons démasqué. Avant qu’il ne batte un cil, rapide comme l’éclair, je lui chipe le carnet à la volée…Il est scotché ! Cette fois, nous détenons la position dominante.  Il tente un coup… « J’ai travaillé pour vous.. » «  Oui, merci c’est gentil ! Mais une transaction se discute avant ! Et comme tu n’as pas dit ton prix, et que nous savions où aller… » « On travaille gracieusement à «  votre bon coeur ». « Tu as bossé 1H30, bon travail d’ailleurs… C’est le jour des étrennes…Voyons…J’ai peu d’argent car je dois aller à la banque…Tiens, je te paie 4000 FCFA (6,10€) » Il aperçoit mon porte-monnaie vide, fait la tête… « Mais l’ami fallait discuter avant, moi je ne t’ai rien demandé donc c’est à prendre ou à laisser »…Cruelle, je retourne le couteau dans sa plaie…Il a pris ! Et on a bien ri de notre coup de bluff !

Ile de Gorée :

A quelques encablures de Dakar, l’Ile de Gorée charme nos regards depuis le pont de la chaloupe : ciel d’azur pur, maisons ocres fleuries de bougainvillées de toutes couleurs, palmiers verts…Tout paraît enchanteur…

L’ile s’étire sur 900 m de long et 300 de large. Ses ruelles ombragées serpentent entre les maisons coloniales au charme désuet. Il fait bon flâner le long des boutiques d’artisanat.

Tout n’est qu’illusion ! Gorée est…Décrépie, délabrée malgré son classement au patrimoine de l’Unesco. A part une ou deux maisons très entretenues, la ruine frappe toutes les habitations. Même, les magnifiques bougainvillées ne réussissent plus à la masquer ! De riches Dakarois établissent sur Gorée leur résidence secondaire…Mais ce qui manque cruellement est l’énergie des habitants à restaurer leur patrimoine. Ces derniers passent hélas plus de temps à « agripper » le touriste pour lui vendre les inévitables horreurs made in Tawaïn, présentées comme artisanat typique. Seule l’échoppe d’un artiste peintre très connu nous arrêtera un instant !

Pourtant, Gorée, découverte en 1444 par les Portugais, était un port naturel idéal et facile à défendre. Escale commerciale d’importance, elle a représenté un enjeu stratégique majeure pour les puissances européennes. Gorée vient du nom hollandais « Goede Reede » qui signifie « Bonne rade ». Jusqu’au XIX siècle, les signares (femmes métisses à la peau claire et maitresses des colonialistes) lui assurent un commerce florissant : arachides, peaux, gomme, or et «or noir ». La maison des esclaves et sa statue sont là pour rappeler le sinistre passé de Gorée. L’île représentera à jamais le symbole mondial de la traite négrière.

Le taxi nous ramène sur les parking de l’auberge de Rufisque à travers les gigantesques embouteillages de Dakar et sa circulation démentielle ; aucune signalétique, aucun sens interdit ni nom de rue dans cette capitale ! La Maréchaussée veille à l’affût de la moindre erreur….Soudain…PSCCCHHHIIITTTTT…

Le taxi crève  ! çà nous poursuit !!! Le conducteur nous a laissé pendant une grosse demie-heure la garde de son véhicule, le temps pour lui d’opérer une réparation…qui ne tiendra pas ! Décidément !

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Dakar. Gorée.

Saly. 4 janvier 2011.

Direction Saly et la résidence de Bernard et Raky…Que nous trouvons sans mal grâce au GPS à leur grand étonnement, personne n’ayant réussi à trouver le point GPS exact de leur résidence ! Personne…Sauf nous ! Il s’en suivra un « cours » de navigation pour Bernard !

Cette étape représente la halte de luxe dans le voyage. Au sein d’une résidence plus que privée, sous les palmiers, se nichent de luxueuses cases, toutes plus coquettes les unes que les autres.

Dans leur jardin, nous découvrons plusieurs espèces de frangipaniers en fleurs, de baobab cactus. Jean-Paul profitera de la piscine à débordement et moi des transats…Si un séjour vous tente, Bernard et Raky louent leur maison et vous organisent le transport depuis l’aéroport de Dakar ainsi que des activités : www.location-villa-senegal.eu. Malgré l’ambiance plus que conviviale, nous reprenons notre route avant de mollir…

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Saly.

Jaol Fadiouth. Sine Saloun. 5 janvier 2011

Première difficulté à Joal Fadiouth : trouver notre halte nocturne. Nous avions l’adresse d’une auberge vers le stade de foot et nous la cherchons. Bien sûr, nous ne trouvons aucun panneau indicateur et le point GPS est approximatif: nous n’avons que celui du terrain de foot !

Un Blanc et un Noir, porteurs de bagages, arrivent à notre rencontre. Bagages = auberge, n’est-ce pas ?

Le Noir nous propose de demander à sa soeur, propriétaire d’une maison d’hôtes, si elle nous accorde l’hospitalité pour la nuit. Négociation du prix…Affaire conclue…Le gardien est payé tout de suite. Il nous installe le long d’une maison. Nous partons à pied pour l‘Ile de Fadiouth reliée par une passerelle en bois de plus de 500 m de long à Joal, ville native de Léopold Sédar Senghor.

L’île est entièrement constituée de coquillages. A certains endroit, la couche atteint la hauteur de 8 mètres ! Impressionnant de déambuler sur ce sol qui crisse sous les pas ! Tout comme le cimetière de coquillages… Les tombes sont situées tout en haut de la butte…en coquillage. Le sol étincelle, rivalisant de brillance avec la mer. Du haut du cimetière, le paysage de mangrove s’étale à nos pieds . Nous découvrons les greniers à mil typiques du détroit du Siné Saloum : ceux-ci sont construits sur pilotis !

Côté shopping, l’île est plutôt bien achalandée. Jugez plutôt : Auchan, Galerie Lafayette, Le Roi Merlin…Toutes ces boutiques regroupées sur la rue principale: « Champs Elysée ». D’accord, les boutiques ne sont pas tout à fait comme chez nous, les « champs » non plus. Mais quel humour !

Le soir, alors que nous nous relaxons au camping-car….TOC ! TOC ! TOC ! «  vous pas rester ici ! Sinon payer ! »…?!?!

Un individu veut nous faire payer en se prétendant le véritable gardien du clos ! Le ton monte devant sa mauvaise foi. Nous « bouclons » le véhicule et partons à la recherche du gardien du matin et de la propriétaire …qui justement surgit en compagnie du Blanc. Ce dernier nous conseille de rester à l’écart….Méga embrouille entre le « gardien nouveau » et la « propriétaire » qui n’est en possession… que de 90% du clos !

Devinez ce qui stationne sur les 10% qui ne sont pas à elle ? NOUS !

Embrouille sénégalaise classique!!!! Mauvais plan !!!! L’engueulade dure une bonne vingtaine de minutes mais la femme gagne et nous intime de rester où nous sommes. Nous réintégrons nos pénates…Mais les cris ont encore duré une bonne heure ! Méga supra embrouille où je ne m’y connais pas ! 

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Joal Fadiouth

N’Dangane. 6 et 7 janvier 2011.

Debout à 6 heures ! Il y a eu trop de passages le long du véhicule cette nuit et l’altercation nous a déplu. On dégage en vitesse dès la levée du jour pour rejoindre Yves et Roselyne à N’dangane, le « havre » en wolof ! N’dangane la bien nommée.

Yves et Roselyne ont retenu pour un mois dans un véritable bouquet de fleurs ! La rue est calme, le campement coquet, équipé d’une piscine nettoyée tous les jours. Une cuisine d’été couverte est à leur disposition et leur caravane occupe…le seul emplacement disponible ! Le campement n’est constitué que de cases alors…De là à garer un camping-car….Peu importe ! Nous stationnerons dans la rue et nous raccorderons sur une case pour l’électricité. Au Sénégal, les campements pour camping-car sont inexistants. Bien souvent, nous sommes contraints de demander l’hospitalité sur les parking d’auberge… Le touriste individuel est rare…Très rare…Il faut dire qu’à force d’être « déplumé », « racketté », le touriste boude le Sénégal…Sauf à venir en masse avec un voyagiste…Mais là : très peu pour nous !

Yves a tôt fait de nous organiser une balade en calèche, terme pompeux désignant une carriole bringuebalante, équipée de deux immenses roues et de « michelin », attelée d’un âne. Alphan (comme Luc le champion olympique) nous conduit à travers la brousse dans un village un peu reculé où les femmes danseront pour nous…Dans le but inavoué qu’on achète leurs babioles « de Tawaïn », par ordre d’importance des boutiques. La société sénégalaise est basée sur un système étonnant et complexe de priorités, de castes auquel nous tentons de nous conformer. Mais voilà que les femmes veulent que je danse…Le mal de dos qui me taquine sera la meilleure excuse pour refuser…Et me permettra d’engager la conversation avec une femme qui découvre que nous sommes mamy toutes les deux…Donc des Anciennes ( avec A majuscule) donc des Autorités ! Pour échapper aux marchandes, nous irons nous recueillir à l’église, puis écouter avec recueillement la chorale du village. Polyphonie sénégalaise, beauté des choeurs…Les chants nous enchantent…Mais ne nous empêchent pas de sauter sur la calèche et de filer dans le couchant.

Le lendemain, Babou nous attend avec sa pirogue pour une journée de pêche dans les bolongs ( bras de mer) du Siné Saloum. Youpie ! Je vais enfin inaugurer pour de vrai ma canne !!! Mais avant, la pirogue nous permet d’approcher de près les palétuviers et la mangrove et d’observer  de près les martin-pêcheurs, les pélicans, hérons et cormorans. Babou nous signale même une énorme hyène, trop loin de nous pour obtenir une belle photo.

La pêche commence. Yves monte ma ligne avec un superbe hameçon équipé d’un leurre…Bleu ! C’est ce qui lui semble le plus approprié dans ma panoplie ! Babou garde un oeil critique : «  c’est pas bon çà ! ». Je lance …..Assez loin pour forcer l’admiration. Normal : la formation au lancer s’est déroulée sur une pelouse de Gerland (Lyon 7°) …Donc la technique est parfaite ! Pour le reste….Peut mieux faire ! Largement mieux faire ! Au bout d’un moment, Babou décide de changer ma ligne : le bleu c’est pas bon,  il faut un gros plomb et un vrai hameçon, le mien a pourtant l’air redoutable avec tous ses crochets… « Non ! Pas bon ! Demain tu y es encore » s’entête Babou. Il monte sur ma ligne un plomb qui fait ployer le bout de ma canne (çà va casser ?) et un hameçon…tout bête ! Bête comme…Un crochet. « Je vais vraiment attraper quelque chose?  »  » Oui çà c’est bon ! »

Concentration…Application…Accroche minutieuse de la crevette…Lancer…Tout y est ! Çà frétille au bout de la ligne! « Vite ferre ! » Coup de poignet (là je n’ai aucune formation)…. »La ligne tire…C’est terrible »… »Non ! Normal ! Mouline »…Bon d’accord…Et là….Crac ! Le fil casse, le plomb et l’hameçon tombent au fond du bolong !!!! Babou ne va pas être content ! Tu vois, je t’avais prévenu : çà a tout pété ton gros plomb ! Babou n’a rien dit mais décidé  de dévider tout mon moulinet !?!? Yves m’équipe d’un super fils dernier cri. Quelle patience avec leur élève ! La ligne est encore plus lourde dans ma main…Mais je m’entête…Ce coup ci, les poissons vous allez voir ! …Rien vu du tout! Complètement misogynes les poissons sénégalais ! Ils ont boudé la canne de Roselyne et la mienne pour s’agglutiner sur celles d’Yves et Babou.  Et Jean-Paul ?…Il immortalise la formation et se gausse.

A midi, nous accostons sur une île déserte et Babou a tôt fait d’installer un feu et de griller le poisson . Au menu : des thioffs, des merlus et un magnifique St Pierre. Cool non ! Babou ne mange pas avec nous. Roselyne explique : le client est servi en 1er et quand il a fini de manger le Sénégalais mange les restes. Voilà qui choque Jean-Paul et moi…Mais pour éviter de mettre en difficulté nos amis nous appliquons cette règle, sans doute héritée du colonialisme.

La pêche reprend. Roselyne sort des poissons elle aussi. Et moi ? Oh ben…La garniture ! Je pêche une super salade, amas d’algues du bolong, et nourris les poissons ! Ils grignotent toutes mes crevettes mais boudent l’hameçon….Ben quoi ? Si vous voulez attraper des gros poissons, il faut bien les nourrir et là…Je m’en occupe consciencieusement. Tout le monde se moque de ma malchance…dans la bonne humeur ! Cette journée magnifique, hors du temps, s’achèvera autour d’une bière au port….Une Flag …L’authentique bière blonde de l’Afrique de l’Ouest, brassée ici même…par Jenlain !

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N’Dangane